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Financement de la campagne électorale. Des riches et des pauvres!

Ou dénicher l’argent, ce nerf d’une campagne électorale, en ces moments de disette financière? Quelle est la règle de financement d’une campagne électorale des législatives? D’où puisent les candidats des partis politiques ou indépendants pour palier aux dépenses des affichages, de la location des permanences, de l’animation des meetings en ces temps durs de «vaches-maigres» financière? A chacun son stratagème du moins en apparence mais dans le fond, ce n’est pas si évident que çà. Pourquoi? Plusieurs partis politiques vivent une conjoncture financière difficile autant que les entreprises. Le comble, c’est qu’il y a ceux parmi eux où les militants n’ont versé aucun centime de cotisation au niveau de certaines wilayas, selon plusieurs témoignages. Si pour les partis politiques, ils doivent fournir l’aide financière à leurs candidats en campagne à travers notamment les cotisations versées par les militants, cela exclut donc les personnes morales, les Etats étrangers, les entreprises, les syndicats ou les associations qui sont formellement interdites de léguer des dons aux candidats. Qu’en est-il en revanche des candidats en campagne des listes indépendantes? L’argent de campagne est la grande question chez les candidats aux législatives du 12 juin prochain, qu’ils soient militants de partis ou indépendants dans une conjoncture économique peu enviable et une «crise» sanitaire qui «plombe» les initiatives et les donations. Il est vrai que plusieurs formations politiques en Algérie sont dans l’expectative à cause de la provenance de l’argent de la campagne et du climat politique qui interdit l’utilisation de fonds suspects ou de l’argent sale dans la politique. Pour autant, les partis sont dans une véritable course contre la montre pour rafler le maximum de voix lors de la campagne électorale des prochaines législatives en fonction de leurs moyens et de leur capacité à obtenir une aide de l’Etat. La gestion d’une campagne électorale exige des moyens financiers importants que doivent assurer les différentes formations politiques pour se conformer aux standards internationaux. Malgré le contexte de criss financière que traverse le pays, les autorités ont cassé la tirelire. Un chèque d’un montant équivalent à 3,5 millions de dollars pour soutenir financièrement les candidats indépendants âgés de moins de 40 ans. Même s’il faudrait reconnaître que dans certains cas et à des proportions gardées, certains candidats indépendants auraient été intéressés plus par ce montant de soutien de leur campagne que par autre chose. D’autres, par contre, font le parcours du combattant sans attendre ce soutien de financement de l’Etat en sillonnant, quartiers, communes et circonscriptions régionales de leurs propres moyens pour faire valoir leurs prétentions. De nombreuses formations ont financé leur campagne électorale qui prendra fin le 8 juin, de leurs propres moyens financiers, chacun selon ses capacités, pour couvrir les frais de la campagne. Concernant les modalités de financement d’une campagne électorale, Safi Laarabi, membre du parti du RND a précisé que le parti a adressé des correspondances à ses bases avant le début de la campagne pour s’adapter au nouveau régime électoral qui a fixé le financement par des dons ne dépassant pas 400.000 Da ou via les cotisations des parties ou des candidats, à condition que le montant ne dépasse pas 250 millions de centimes par candidat. Le parti a exigé, dans une instruction, que le montant ne dépasse pas 100 millions de centimes par candidat, avec l’ouverture de comptes bancaires et la désignation d’un commissaire aux comptes pour assurer le contrôle et le suivi. Le parti a fixé les rubriques de dépenses, à savoir les frais de transport, des affiches, la location des salles, les dépenses des observateurs en général, les permanences outre la désignation de bénévoles dans la plupart des permanences. Le montant de 100 millions de centimes par candidat n’était pas suffisant dans certaines grandes wilayas, a fait savoir M. Laarabi. Ce dernier indique que la sélection faite pour l’octroi des aides aux jeunes âgés de moins de 30 ans, a quelque peu freiné l’action politique de cette catégorie au sein des partis. Pour sa part, Benbaïbeche Abdelhalim, candidat du parti El Fadjr El Djadid de la wilaya d’Alger, a indiqué que la dépense financière durant la campagne repose essentiellement sur le montant des affiches, l’ouverture des permanences, le coût des observateurs et les chefs de centres outre les dépenses des meetings basées sur les capacités financières du parti et les cotisations des militants. Les moyens financiers de certains partis et listes indépendantes sont limités et ne permettent pas une gestion de la campagne à la hauteur des grands partis comptant sur les cotisations d’un grand nombre de militants, a-t-il expliqué, indiquant que son parti avait consacré plus de 20 millions de centimes, pouvant être revus à la hausse, au profit de chacun des candidats. Dans le même sens, Mme. Naima Saka, candidate à Alger dans la liste de l’Union des associations pour une Algérie juste, a affirmé que les candidats comptaient sur leurs propres moyens et œuvraient à obtenir des aides dans le cadre de la loi, même si « la liste est en mesure d’assurer ses propres dépenses ». Selon la candidate, le montant octroyé ne dépasse certes pas les 20 millions de centimes, mais les confrères recourent aux moyens de l’Etat (salles), aux moyens sociaux, aux relations personnelles avec les agences de publicité et au déplacement personnel pour économiser de l’argent. Comptant également sur les cotisations de ses militants, le Mouvement Ennahda, lui, a pu accorder un montant de 40 millions à chaque candidat, affirme le vice-président du Conseil de la Choura, Hafidh Baghdali, soutenant qu’il est impossible d’atteindre le montant légalement limité à 250 millions de centimes. M. Baghdali a jugé nécessaire de permettre aux jeunes âgés de moins de 30 ans de bénéficier de l’aide financière décidée par l’Etat, et de réserver des espaces d’affichage auprès des entreprises de publication, des moyens de transport et des aires de détente, afin de pouvoir atteindre un maximum d’électeurs. Le directeur de campagne de la liste El-Hisn El-Matine, Yacine Marzouki a indiqué que la majorité des listes indépendantes comptait sur leurs propres moyens, faisant savoir que sa liste avait engagé les procédures administratives nécessaires pour déposer les dossiers des candidats ayant rempli les conditions requises. La rationalisation des dépenses et la limitation des aides n’entameront pas la campagne, d’autant plus que les candidats exploitent les salles de l’Etat et misent sur l’action de proximité pour attirer les citoyens, a-t-il confié. Pour consulter l’avis des experts, l’APS a pris contact avec l’expert en finances et économie, Nabil Djemaa, lequel estime que « les dépenses financières prévues pour cette campagne électorale sont très faibles par rapport aux standards internationaux », soit environ 5% des critères. Faire connaître un parti politique ou une liste indépendante, c’est réserver un montant d’au moins un milliard de centimes, a-t-il fait ressortir, expliquant que le calcul des dépenses s’effectue sur la base de la qualité des programmes, le volume des meetings et les catégories ciblées. « Les formations politiques doivent établir un devis estimatif des dépenses, un programme des meetings et des moyens possibles, en vue de la promotion de la campagne », selon M. Djemaa qui a fait savoir que le financement de la campagne électorale comporte l’affectation des coûts de marketing politique de la formation concernée, en (7) aspects: économiques, statistiques, commerciaux, financiers, culturels, us et coutumes.

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