Des déclarations de certains ministres ne font qu’aggraver davantage la situation. Des déclarations qui provoquent pression et tension. Le ministre du Commerce n’a pas trouvé mieux que d’appeler indirectement de ne pas «acheter» l’huile de table, tout en assurant que les quantités produites en Algérie sont plus que suffisantes. «Ce qui se passe actuellement dans le dossier de l’huile de table, est une forme de spéculation et nous demandons aux citoyens de ne pas changer leurs habitudes de consommation», indique le ministre du Commerce. Mais le ministre oublie que l’un des rôles de l’Etat est de réguler et de prévoir. Indirectement ou directement, le ministre laisse indiquer que l’Etat avec tous ses organismes serait incapable de faire face à la spéculation. Selon lui, l’Etat n’intervient que lorsqu’il y a pénurie en optant pour l’importation. Le ministre Rezig a indiqué que lorsqu’une pénurie de marchandises est constatée par son Département, le recours à l’importation se fera dans les plus brefs délais afin de fournir n’importe quel produit au consommateur algérien. Mais ce qui est grave, c’est lorsque le ministre ne reconnaît pas qu’il y a une rareté de l’huile de table. Le ministre du Commerce a, dans une déclaration à l’ENTV, appelé les citoyens à ne pas tomber dans le piège «des rumeurs» relayées notamment sur les réseaux sociaux et faisant état d’une «pénurie» d’huile de table dans le pays. Là, il y a fausse note puisque l’un des plus gros producteurs d’huile de table reconnaît qu’il y a problème sur le marché en matière de distribution. «Nos stocks sont pleins» et «notre production n’a pas baissé malgré l’augmentation des prix des matières premières au niveau international», a souligné Rebrab. Le responsable de communication du groupe CEVITAL s’en est lavé les mains, en soulignant que les réseaux de ravitaillement ne font pas partie du champ d’action du groupe CEVITAL. «Nous ne maîtrisons pas les réseaux d’approvisionnement», avait-il rappelé en définitive. Le ministre s’est confiné dans un silence total depuis plus de dix jours, soit date de la rareté du produit, liée au sujet de la facturation. Le ministre n’a pas dit mot sur la hausse des prix de la pomme de terre et du poulet. Entre-temps, c’est le citoyen qui devra assumer seul le fardeau de la hausse des prix qui a presque touché tous les produits de large consommation.