Prendre un taxi en cette pleine période de canicule à Oran a plutôt l’air d’être un vrai parcours de combattant. Pas la peine ou presque de s’aventurer à faire des signes à un taxi vide car il faudra repasser. Une catégorie de taxis sont en train de semer leur diktat, allant jusqu’à choisir leurs propres clients et leurs itinéraires. Un nouveau phénomène qui est en train de se répandre sur les quatre coins de la deuxième ville d’Algérie, de Belgaid en passant par Akid et Millénium à l’est jusqu’au centre-ville puis les quartiers du sud-ouest comme Boulanger, Maraval ou Choupot. Des citoyens n’hésitent pas à faire des commentaires sur les réseaux sociaux, dénigrant certains taxis à Oran et leur niveau de qualification allant jusqu’à évoquer une discrimination dans le choix de la clientèle qu’ils embarquent à bord. «Lorsque le clientèle se compose du père, de la maman et des deux enfants, pas la peine d’espérer voir un taxi vide devant vous surtout dans les arrêts de pointe comme le lycée Lotfi, ni même au centre-ville parce que les taxis vides qui se fatiguent de poser les néons, cherchent à éviter coûte que coûte les encombrements de la circulation pour atteindre le point central de Lycée Lotfi et de là, choisir leurs clients de Belgaid, Fernand ville, Akid, Millénium, Bir El Djir ; enfin tous les itinéraires à grand tarif qui les arrangent, question de se passer de courts trajets de 50 DA au centre-ville», regrette un résidant oranais de Hamri. Les victimes de ce genre de traitement que certains citoyens n’hésitent pas à qualifier de «discriminatoire» lequel est réservé par certains taxis qui refusent les clients sans raison apparente ni alibi formel, sous prétexte d’aller à la maison, à la mosquée ; ils se comptent désormais par des centaines à Oran et il y en aurait probablement plus, même des plaintes sur ce sujet au Commissariat central; dans certains cas, des policiers postés au centre-ville font le travail d’inciter les taxis vides à embarquer les clients surtout les personnes âgées qui vont à l’hôpital. Nouvelle mode, nouveaux mœurs, les clients sont refusés par les taxis alors qu’on répète que le pouvoir d’achat n’est guère reluisant ces dernières années. Ces derniers temps, on assiste aux coups de gueule récurrents manifestés par les citoyens oranais à l’égard des taxis qui refusent les clients pour une histoire de sous ou d’itinéraire, faisant les choux gras des commentaires sur face-book. C’est à se poser la question: comment est-il possible à un client de se voir refuser par un taxi vide avec un néon sur le toit du véhicule…
