Pour pallier la faiblesse des ressources en eau induite par une pluviométrie de plus en plus insuffisante, les pouvoirs publics se rabattent vers de sources d’approvisionnement. En sus de la réalisation de plusieurs forages, deux stations de dessalement de l’eau de mer sont inscrites pour la wilaya de Béjaïa. «La wilaya de Béjaia a été dotée de deux stations de dessalement de l’eau de mer implantées respectivement sur le Littoral Est et Ouest de la wilaya», avons-nous appris de la direction de ressources en eau de la wilaya de Béjaia. «Pour la première station implantée à Toudja, un appel d’offres national pour l’étude et la réalisation a été lancé, pour ce qui de la deuxième qui sera implantée à Souk-El Tenine, une sortie sur le terrain a été effectuée au cours de la semaine passée pour le choix du terrain de son implantation », ajoute encore notre source. La première station de dessalement de l’eau de mer est d’une capacité de 50 000 m3/j extensible à 100 000 m3/j, qui sera appuyée par une deuxième d’une capacité de 300 000 m3 /jour. La faible pluviométrie de ces dernières années a fait diminuer sensiblement la capacité des barrages qui sont les principaux fournisseurs d’eau potable pour la wilaya de Béjaïa. Cette situation pousse le professionnel de ce secteur névralgique à appeler, une fois de plus, à la préservation des ressources hydriques, qui passe par le non gaspillage de ce précieux liquide. Une préservation des ressources hydriques et le non gaspillage de l’eau qui passe par des gestes quotidiens et des actions citoyennes. «Le réchauffement climatique et la rareté des ressources hydriques passe par la préservation de l’eau par une utilisation optimale », nous dira un cadre de l’ADE de Béjaïa qui reconnaît que «que secteur de l’hydraulique dans la wilaya est sans appel, il connaît un retard énorme, malgré les avancées au niveau national ». Ces stations de dessalement viendront à point nommé pour pallier le stress hydrique et assurer l’alimentation de la wilaya de Béjaïa en eau potable dont certaines régions souffrent le martyr. Des stations qui vont appuyer le barrage de Tichy-Haf qui alimente en eau potable toutes les communes de la vallée de la Soummam allant de Boudjellil à Béjaïa, en sus du chef-lieu de wilaya et quelques localités relevant de la wilaya de Bordj Bou Arreridj. Se trouvant sur le lit d’un important Oued qui est Bousslam, le barrage de Tichi Haf est d’une capacité de 75000 milliards de m3 et pourra atteindre le double, puisque les responsables en charge du dossier tablent sur son remplissage théorique à raison de deux fois par an. Avec un débit journalier évalué à 128 000 m3/jour et devant bénéficier à plus de 520 000 habitants, le barrage de Tichi Haf dessert, actuellement, en eau potable toutes les régions situées sur le couloir Akbou – Béjaïa, soit au total 22 communes, en sus de l’irrigation de 6 400 hectares de terres agricoles, situées dans la vallée de la Soummam et quelque 3 200 ha autres dans la région du Sahel. La wilaya de Béjaia compte 102 réservoirs d’une capacité de 221.105 M3 avec un taux de raccordement au réseau AEP de l’ordre de 95%. La dotation moyenne est de 145 l/j/habitant avec un taux de perte dans le réseau estimé à 45%. Les besoins journaliers de la wilaya en eau potable est de 144.000 M3, avec un volume de production de 256.800 M3/j. Les stations de dessalement de l’eau de mer seront mises en service dans une année et seront d’un grand apport et améliorer la distribution de l’eau potable dans la wilaya de Béjaïa.
