L’Algérie possède un patrimoine forestier dé-passant les quatre millions d’hectares… Il se pourrait que ce chiffre soit insignifiant, par rapport à la majestueuse superficie globale du pays, mais elle reste, tout de même, une importante superficie qu’il faudrait entretenir, protéger et développer.. Soyez gentils, l’on ne va pas réinventer la roue. Les pouvoirs publics doivent mettre le paquet dans ce créneau, longtemps délaissé, dirait-on, par préméditation. Il aura suffi de faire un petit tour dans n’importe quel espace forestier, le plus proche de chez soi, pour s’assurer à quel point le délaissement est flagrant. Pis encore, à quel point, il s’agirait d’actes criminels, pas moins incriminables que les derniers feux de forêt. Laisser un lopin de forêt en butte à toutes sortes de saletés, n’est pas condamnable qu’un feu dévastateur provoqué par préméditation par des malfaiteurs. Déjà, la condamnation commence dès lors que l’on laisse la forêt aux aléas des circonstances, sans garde forestier, c’est-à-dire, sans sécurité durable. Pourquoi, selon vous, cette attitude hautaine vis-à-vis de notre végétation. Celle qui nous donne le bien-être, le bonheur et la quiétude morale… Et bien, l’on ne va pas passer par mille chemins pour expliquer par les mots, ce qui est déjà expliqué par les faits, par un mauvais pli mental… Nos responsables nous ont appris qu’un secteur de développement où il n’y a rien à gratter, c’est-à-dire où il n’y a pas de marchés juteux et de pots de vins à dix pour cent, ils s’en intéressent que très peu ou pas du tout. Donc, les forêts, les sites archéologiques, entre autres, sont devenus par la force des choses, les premières victimes de ce mode «contre-nature» de gestion de la chose publique. Ces comportements négatifs ne sont pas l’apanage des petits responsables de proximité. C’est une politique générale qui commence aux sphères centrales du pouvoir. «Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut, est comme ce qui est en bas», disait la table d’émeraude. Il fallut, cependant, une initiative centrale, présidentielle pour être plus juste, pour que l’on pense à une campagne de reboisement à grande envergure, visant l’extension du patrimoine sylvestre national par la mise sous terre d’un milliard de plants, environ 850 mille hectares. C’est une très bonne initiative, d’ailleurs la première du genre depuis l’indépendance. Toutefois, le patrimoine sylvestre national aura besoin de plus d’intérêt et plus d’initiatives dans l’avenir, notamment la question de l’entretien durable de ce capital inépuisable.