Pas moins de 60 pays ont proposé leur aide au peuple marocain après un séisme dévastateur qui a provoqué près de 3000 morts et 5 600 blessés. Il y va de la solidarité internationale toute naturelle en pareilles circonstances, au-delà des considérations politiques ou idéologiques. Mais le Maroc n’a répondu favorablement qu’à quatre monarchies dont l’intervention discrète sur le terrain se fait loin des caméras. L’option retenue par la monarchie marocaine n’est pas sans incidences sur la population déjà précarisée en temps normal. Des zones enclavées et difficiles d’accès, où règne une pauvreté innommable ont été rasées laissant pour seul signe d’habitation des cimetières qui marqueront l’avenir et la mémoire collective. Rabat veut prouver qu’elle peut subvenir aux besoins de sa population, démontrant ainsi sa puissance africaine et ses capacités à se suffire de ses moyens, omettant probablement que l’aide internationale ne diminue en rien cette puissance. C’est l’occasion même de s’ouvrir au monde et de laisser la porte ouverte à la diplomatie. Mais Rabat semble privilégier la reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental préalablement à son acceptation de l’aide internationale. L’équation parait ridicule quand on sait ce qui attend l’étape post-séisme, une fois les mots enterrés et les blessés rétablis. Il restera à reconstruire les zones sinistrées pour offrir un toit à chaque famille ou ce qu’il en restera. Il restera à offrir du travail, de l’eau et de la nourriture à ces populations aujourd’hui meurtries. Et il sera peut-être trop tard, les aides étant allées ailleurs, là où d’autres populations les accueillent à bras ouverts. A moins d’autres calculs…