L’Algérie vise à atteindre 15.000 mégawatts (MW) de capacité de production d’électricité, basée sur des ressources renouvelables d’ici 2035, avec un taux de croissance de 1.000 MW/an. Par ailleurs, environ 1.000 MW d’installations d’énergies renouvelables hors réseau devraient être mises en service d’ici 2030. Une nouvelle loi sur la transition énergétique est en préparation. L’expert et enseignant Chems-Eddine Chitour, de l’École nationale polytechnique d’Alger, a récemment souligné l’urgence de sensibiliser les citoyens à l’économie d’énergie. Lors d’une conférence intitulée « Politique énergétique de l’Algérie: perspectives et défis» au Forum d’El Moudjahid, Chitour a mis en avant la nécessité de préserver les ressources pour les générations futures et de maintenir les revenus des exportations d’hydrocarbures. Il a également plaidé en faveur de la réduction de la consommation énergétique intérieure qui nuit aux exportations et de l’adoption d’un modèle énergétique avec une part de 50% d’énergies renouvelables d’ici 2035. «On risque d’arriver vers 2030 à une consommation énergétique qui sera de 80% de la production et ce, malgré les découvertes réalisées. C’est un chantier qu’il ne faut pas différer et qui devrait être entamé maintenant», a-t-il plaidé, tout en mettant en exergue «la nécessité d’adopter un modèle énergétique flexible et constamment adaptable», propos relayés par l’APS. «Les prix du pétrole restent fluctuants et dépendent des marchés extérieurs et de la géopolitique d’où l’importance de réduire la consommation interne des hydrocarbures pour pouvoir maîtriser les volumes à l’exportation», a souligné l’ex-ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables. Chitour souligne l’importance de maîtriser la consommation énergétique et propose un modèle basé sur l’hydrogène vert pour progressivement se détourner des énergies fossiles. Il met en avant les énormes potentialités de l’Algérie en matière d’énergie solaire, éolienne et géothermique. Il préconise le développement de partenariats avec des pays leaders dans le domaine de l’hydrogène tels que la Chine, l’Allemagne et l’Italie ainsi que l’accélération du plan renouvelable et la création d’un Institut spécialisé dans la recherche sur l’hydrogène vert, mobilisant les compétences nationales. En début du mois de mai, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a salué les résultats positifs du programme «Taka nadifa» lors du séminaire de clôture, en soulignant l’importance de valoriser les réalisations du programme et de poursuivre la coopération avec l’UE dans les énergies renouvelables. L’Algérie s’efforce de diversifier son mix énergétique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en préservant ses ressources en hydrocarbures, avait indiqué le ministre.