En 60 ans, la vie des Algériens s’est-elle améliorée?

Cela dépendrait de l’angle à partir duquel nous constatons la situation, si nous pratiquons une comparaison par rapport aux conditions particulièrement, difficiles et inhumaines, dans lesquelles vivait la plupart des Algériens et s’il y avait quelques Algériens qui profitaient un peu des miettes tombantes des tables copieusement garnies des colons. L’exception n’a jamais fait la règle. Mais, si nous pratiquons, d’autre part, une comparaison avec les niveaux de vie en Allemagne, en France ou au Canada, entre autres, et bien, nous sommes en train et ce, depuis 60 ans, de vivre dans la misère. Ça dépendrait toujours, de notre conception de l’expression: vivre bien ou mal. A vrai dire, chaque Algérien a pu se faire sa propre notion du bonheur et du malheur, du paradis et de l’enfer terrestres. Cependant, pour être juste et honnête, la situation des Algériens s’était sensiblement, améliorée au cours des 60 ans écoulées, en dépit des insuffisances et des tares que l’on pourrait, sans doute, détecter. Contrairement à ceux qui ont tout le temps eu, et à travers des générations, un problème ou une hypersensibilité à l’égard de l’indépendance du pays, ceux qui aimaient trop s’attarder devant les inconvénients. Pourtant, à voir les choses avec plus de justesse, c’étaient eux qui avaient profité le plus de la République mielleuse. Le pays ne cessait de souffrir des maux dont pourrait souffrir chaque Etat- naissant, en manque d’expérience et surtout d’harmonie entre les composantes de son peuple. Chaque catégorie d’Algériens s’était conçue une image propre, de comment devrait être le pays… Les luttes idéologiques ont esquinté les potentialités du pays, ajoutant à cela les groupuscules de la finance et de l’économie parallèle. Depuis plus de trente ans que l’Algérie s’était ouverte sur le pluralisme, le multipartisme et l’économie du marché. Finalement, la réalisation d’un idéal démocratique authentique, muni d’un Etat de droit sans faille, n’est malheureusement pas, pour demain ou après-demain… Nous sommes à l’instar d’un ruminant atteint du tournis, en train de tourner en rond. Chaque régime qui vient, prodiguerait, aux premiers jours de son règne, des promesses orageuses à volonté …Une année après vous découvrez qu’il ne s’agissait que d’un vacarme visant à épater les esprits. Le régime actuel, issu du Hirak populaire de 2019, est en train de boucler sa troisième année de règne. Qu’est qu’il a apporté de mieux que le précédent? Sinon, une cherté de la vie qui se fait de plus en plus grave et de plus en plus insupportable.