A quelques encablures de la tenue des futures joutes électorales des législatives prévues le 12 juin prochain, la capitale algéroise appréhende cette journée spéciale avec scepticisme et d’ores et déjà, le spectre du boycott est brandi tel un leitmotiv parmi la population algéroise. Les citoyens ont été privés de leur hirak hebdomadaire du vendredi puisque un renfort sans précédent d’éléments des Unités Républicaines de Sécurité était mobilisé et à l’affût du moindre attroupement. Elles (unités) ont quadrillé les grandes et principales artères de la capitale. Les premières réactions font état d’aucune arrestation des hirakistes, à en croire leurs propos. Néanmoins et au 17ème jour de la campagne électorale, les dés sont jetés. Les Algérois ne s’emballent pas pour ces élections qui, pour eux, ne sont qu’un remake des précédentes élections. Profitant de la tenue de cette journée d’étude, le président du Conseil constitutionnel a exhorté les cadres de son institution à plus d’implication dans le processus électoral en les orientant au strict respect de la nouvelle loi électorale. Pour Kamel Fenniche, ces élections se tiennent dans un contexte particulier, émaillé par l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution et la nouvelle loi électorale d’où le recours imminent des cadres du Conseil constitutionnel pour une meilleure applications des dispositions de la nouvelle loi électorale. Pour l’orateur, lors de cette journée d’étude organisée, hier, au siège du Conseil, celui-ci a énuméré les grands axes de la nouvelle Constitution qui incite, selon ses propos, à la consécration de la Démocratie, à l’instauration d’un Etat de Droit, aux respects des Droits de l’Homme et au respect de la Volonté Populaire. A quelques jours de la clôture de cette campagne électorale, le président de l’ANIE, Mohamed Charfi, vient, de son côté, de jeter un pavé dans la mare, par annoncer, en grandes pompes, plus de 400 dépassements. Ceux-ci ont été relevés depuis le début de la campagne électorale à ce jour dont 28 ont conduit à la saisine du procureur de la République. La justice est saisie par l’Autorité pour trancher des cas de dépassements et de non respect des consignes de l’ANIE pour l’entrée en lice des futurs postulants au Parlement. Le recours à la justice est perçu comme décision judicieuse brandie par le porte-parole du Gouvernement qui oeuvre de son côté à sanctionner les citoyens algériens, les récalcitrants et non pas contre les candidats en lice. La campagne électorale des législatives du 12 juin se tient de manière « sereine et apaisée », a affirmé le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, dans une interview accordée au quotidien francophone «Horizons». Selon ses propos : « Il faut réprimer pénalement, avec la manière la « plus sévère », toute action visant à empêcher, le jour du vote, les citoyens d’exercer un droit garanti par la Constitution ». Dans ce brouhaha politique, la campagne entame son 17ème jour avec des slogans pro- pouvoir que les états-majors brandissent dans leurs meetings dont leur dénominateur commun reste le slogan du changement auxquels ils aspirent une fois qu’ils entreront de plain-pied dans la Chambre basse, celle de toutes les convoitises, entre autres le statut VIP. Néanmoins, les statuts des postulants sont diversifiés où on constate, sur le tas, un nombre élevé d’experts de développement durable, des avocats et des journalistes qui se bousculent au portillon pour décrocher un strapontin à l’Assemblée Nationale. A l’évidence, certaines formations politiques baignent dans le marasme absolue qui résulte de sa dislocation et démissions qui pleuvent sur leurs responsables tels le RCD, le PT, entre autres.
