El Tarf. L’oignon prend des ailes

Une nouvelle flambée des prix des fruits et légumes a été enregistrée hier au niveau des marchés couverts et hebdomadaires à quatre jours seulement de l’entame du mois de Ramadhan. Une flambée qui a touché plus particulièrement les légumes et les fruits ainsi que les viandes rouge et blanche. Ainsi donc, la tomate utilisée tous les jours par les ménagères vendue la veille entre 80 dinars et 100 dinars, passe à 160 dinars le kilogramme. La courgette à 150 dinars, la salade à 200 dinars, la pomme 600 dinars, l’orange 300 dinars et les cerises à 500 dinars le coffret. Les citoyens nous soulignent que ces prix ne sont guère à la portée du travailleur algérien ayant une responsabilité administrative ou au niveau d‘une des sociétés. Le citoyen lambda, ajoute notre locuteur, se contentera d’une chorba sans viande, sans tomate etc… pendant ce mois du Ramadhan. Dans les coins les plus reculés de la région, la viande a atteint les 2.600 dinars le kilogramme. L’on se demande quelle serait l’attitude du ministre du Commerce face à la folie de la mercuriale. L’ex-ministre avait promis de vendre de la viande fraiche à 1.200 dinars et à une baisse des prix des légumes et fruits intouchables sur le marché, bien avant l’amorce du mois du carême. Contrairement aux précédentes années, la pomme de terre a conservé son prix mais avec une légère hausse de 15 à 20 dinars. Pourvu que cela dure, dira Omar, un ouvrier qui touche à peine 22 mille dinars. Même l’oignon a pris des ailes, il est revendu par les marchands du coin entre 70 et 120 dinars à l’approche du Ramadhan de cette année et cela s’annonce dur même pour ceux qui touchent entre six mille et dix mille dinars. Le lait en sachet pasteurisé et le petit lait ont disparu des étals des crémiers du coin à travers toutes les localités de la wilaya, faisant revenir les queues leu…leu des années 80. Insatisfaits, les marchands s’adonnent chaque jour à des augmentations. Tous disent à ceux qui essaient de comprendre que le marché est libre. Les commerçants toutes catégories confondues ne tiennent guère des orientations faites par le ministre du Commerce. Les contrôleurs de la DCP sont ligotés par les lois, ils ne peuvent rien faire. Ce qui fait dire à Lakhdar, un retraité, père de trois enfants: «Ces commerçants sucent le sang des consommateurs parce qu’ils ne craignent guère les services de contrôle. Par ailleurs, les gendarmes et policiers traquent les revendeurs informels mais ferment l’œil sur les marchands, épiciers etc… indélicats. Le wali ne les a pas écoutés et a maintenu la foire en dépit des contestations des détenteurs de magasins et boutiques à El Tarf. Un autre citoyen rencontré, hier, au marché, nous dira: «Ce n’est pas un mois de pitié mais le mois des augmentations sur tous les produits de consommation. La banane a été vendue à 600 dinars, mardi dernier elle valait 400 dinars. Ce fruit exotique a subi une hausse de 400% en l’espace d’une année. Les contrôleurs et inspecteurs de la DCP nous diront que le marché répond à l’offre et à la demande et nous n’avons aucune autorité sur eux excepté le défaut d’étiquetage et les produits périmés qui nuisent à la santé du citoyen. L’on constate chaque jour une augmentation sur les produits surtout ceux demandés par les consommateurs. Vrai à dire que ceux qui ont les poches pleines raflent tout sur leur passage. La fièvre acheteuse n’a plus de beaux jours. L’époque des paniers débordant de fruits et légumes appartient au registre des temps passés. Les consommateurs aux bourses moyennes arrivent à peine à acheter quelques légumes incontournables pour la préparation d’un repas.