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«El Kariel» Face à l’insouciance des autorités, le quartier vit ses maux dans le silence

Depuis 1962, ce bourg faisant partie de la commune de Mostaganem est resté stagné dans son sous développement. Ce n’est ni au commencement ni à la fin de la ville de Mostaganem. C’est en bas, à Tigditt, dans la crevasse, là où aucun responsable ne daigne s’y rendre, là où il ne se passe plus rien depuis l’indépendance. Un bout de quartier qu’on aperçoit de la haut et on feint ne pas l’apercevoir. Pire encore, les habitants de ce quartier ne connaissent pas les autorités, beaucoup de responsables ne savent même pas s’il existe, par contre les élus s’y rendent une fois tous les cinq ans pour motifs de campagne électorales. Les raisons de cet oubli, de cette apathie volontaire, de ce  »mépris » faut-il encore le répéter, sont au fait que ce quartier est géographiquement caché, cloîtré a demi entre Edderb, l’Oued Ain Sefra et la vieille ville européenne donc pas visible. Ce quartier, dissimulé dans une crevasse n’intéresse personne car depuis l’indépendance, il n’a bénéficié d’aucun programme de développement. Ce faubourg a été plutôt saccagé par les successives opérations de la fameuse campagne du RPH et laissé dans un état de désolation indescriptible. Dans ce quartier, la vie se ronge dans ses maux. Un pseudo faubourg, perché dans son amertume, entre décharge sauvage, insalubrité, obscurité et mal vie de ses habitants… El Kariel échappe à tous, à toutes les préoccupations. Selon toute vraisemblance, les habitants de ce refuge, semi urbain, ont compris que le développement c’est peine perdue alors ils se résignent dans leurs maux. Une ville qui prétend faire de Tigditt une attraction touristique doit savoir que  »El Kariel » est plutôt une honte qu’il vaut mieux ne pas exhiber. Quelques voix se sont élevées pour parler du patrimoine et de sa sauvegarde, il leur est recommandé de faire un tour dans cette cité où même l’état de droit a disparu. Tout est passé à côté de ce quartier même le projet d’aménagement de l’Oued Ain Sefra semble ne pas le concerner. Les dégâts occasionnés par les opérations de démolition du RPH donne à ce quartier un aspect lugubre d’après guerre …Aller au  »Kariel » c’est comme aller à Alep. Le facteur a cessé de s’y rendre, le taxi a rompu avec le quartier, les élus locaux, jamais de visite, les structures de santé trop loin, les vendeurs ambulants craignent la pente trop abrupte, pas de four banal pas de boulangerie …rien que des problèmes et cette situation devient plus qu’embarrassante. De ce fait  »El Kariel » revendique aussi des changements surtout ceux qui touchent directement son quotidien. Ils interpellent les autorités pour l’éclairage public, la voirie, la propreté et une salle de soin qui remettraient ses habitants dans un meilleur contexte. Pour la mémoire, ce quartier d’en bas a bel et bien joué son rôle patriotique lors de la guerre de libération. El Kariel est le quartier militant par excellence car ce quartier a abrité la révolution dans toutes ses dimensions.

À propos Abdelmadjid-Lotfi

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