Accueil » MONDE » Dialogue tendu entre la Chine et les Etats-Unis sur Taïwan
China's Defence Minister Wei Fenghe (4rd R) and US Defense Secretary Lloyd Austin (L) attend the ministerial roundtable luncheon at the Shangri-La Dialogue summit in Singapore on June 11, 2022. (Photo by Roslan RAHMAN / AFP)

Dialogue tendu entre la Chine et les Etats-Unis sur Taïwan

Lors du Shangri-La Dialogue, du 10 au 12 juin à Singapour, Pékin a menacé d’intervenir en cas d’indépendance de l’île. Washington a réaffirmé l’importance stratégique de l’Indo-Pacifique. Le Shangri-La Dialogue – la grand-messe annuelle des ministres de la défense de l’Asie-Pacifique –, qui s’est tenu du 10 au 12 juin, à Singapour, a été l’occasion pour les Etats-Unis et la Chine de réaffirmer leurs positions sur le sujet le plus brûlant: Taïwan. Mais aussi d’afficher leurs divergences sur l’Indo-Pacifique, tout en cherchant, malgré tout, à maintenir un dialogue stratégique au plus haut niveau. Dès le vendredi 10 juin, le secrétaire américain de la défense, Lloyd Austin, et son homologue chinois, Wei Fenghe, qui se rencontraient pour la première fois, ont eu un échange qui a duré une heure, soit, apparemment, trente minutes de plus que prévu. Selon un porte-parole du ministre chinois, celui-ci aurait dit à son homologue que «si quiconque s’avise de séparer Taïwan de la Chine, l’armée chinoise n’hésitera pas à entamer une guerre, quoi qu’il en coûte». Si l’agence officielle Chine nouvelle insiste sur le fait que « le principe d’une seule Chine est le fondement politique des relations entre la Chine et les Etats-Unis», elle indique également que les deux ministres «sont convenus que les deux armées doivent mettre en œuvre l’important consensus atteint par leurs chefs d’Etat, maintenir une communication stratégique de haut niveau et ne pas transformer les divergences en conflit et en confrontation». Dans son intervention du 11 juin, Lloyd Austin a rappelé la position officielle de Washington sur Taïwan: «Nous ne soutenons pas l’indépendance de Taïwan, a-t-il dit. Nous nous opposons fermement à tout changement unilatéral au statu quo, de quelque partie que ce soit.» Un message qui s’adresse aux dirigeants taïwanais mais aussi, bien sûr, chinois. Car, selon lui, «si notre politique n’a pas changé, il semble que, malheureusement, ce ne soit pas vrai pour la République populaire de Chine». «Nous constatons une nette augmentation des activités militaires provocatrices et déstabilisantes près de Taïwan», a-t-il déploré. Mais le général Austin a surtout évoqué l’Indo-Pacifique, un terme qu’il a employé à vingt et une reprises. Le message est clair. Ni la guerre en Ukraine ni la Chine n’entameront la volonté de Washington de considérer cette région comme «le cœur de la grande stratégie américaine», son «centre de gravité». Une région où «plus de 300 000 hommes et femmes de l’armée américaine sont stationnés. Plus que dans aucune autre région du monde». S’il affirme «ne pas rechercher une nouvelle guerre froide, une OTAN asiatique, une région divisée en blocs hostiles», le général Austin a réaffirmé l’engagement des Américains dans la région, avec leurs alliés, leurs partenaires, qu’ils retrouvent au sein de l’Aukus (l’alliance avec l’Australie et le Royaume-Uni), du Quad (l’Australie, le Japon, l’Inde) ou de l’Asean, ces pays d’Asie du Sud-Est récemment conviés pour la première fois à un sommet avec Joe Biden.

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