Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a déclaré, samedi, à Alger, que la monnaie nationale devrait enregistrer un regain avant la fin de l’année en cours. Une déclaration qui a un peu surpris les experts surtout avec cette crise financière que connaît le pays à cause de la baisse de la rente pétrolière liée à la crise pandémique et la baisse du prix du baril. Certes, ces derniers temps, le prix du baril a connu un regain. Le Brent a atteint 66,79 dollars. Plusieurs analystes soulignent l’importance des répercussions sur la production américaine de la vague de froid arctique qui a frappé la semaine dernière l’etat du Texas, poumon énergétique américain. Ce qui va booster l’économie nationale. Pour le ministre des Finances, il explique ce regain que le secteur s’attelle actuellement à « une réévaluation de la monnaie nationale selon les capacités de l’économie nationale». «Le décollage économique que connaîtra l’Algérie dans les prochains jours à la faveur du lancement de plusieurs projets de développement, va permettre à la monnaie nationale de retrouver sa force économique et son pouvoir libératoire », a-t-il affirmé. Concernant la hausse de l’inflation et ses répercussions sur les prix des différents produits alimentaires, le ministre a souligné que « l’inflation est contrôlée» comparativement à d’autres pays du monde». Une réponse peu convaincante alors que tous les prix ont augmenté et pourraient encore augmenter si le Dinar perd de la valeur face au Dollar. Il va jusqu’à dire les prix n’ont pas «augmenté mais ajustés un tant soit peu, mais pas à ce niveau-là dont certains veulent le faire croire». «Je vous assure, les prix sont à la portée», a ajouté le premier responsable du secteur des finances en Algérie. Là, c’est un peu trop fort. Le ministre a plus parlé «politique» que «finance». Il ne s’est reposé sur aucun indicateur. Le ministre semble ignorer l’indice d’achat qui est en baisse sans dire un seul mot sur le «marché parallèle », la relance économique. En face, pour l’année 2022, la BAD table sur une croissance du PIB algérien de 2,9%. Selon la Banque, un retour à un niveau élevé de croissance permettrait à l’Algérie une réduction «importante» de son déficit budgétaire global qui passerait de 13,6% du PIB à 10,3% en 2021 et à 8,7% en 2022. La BAD souligne, cependant, que «l’Algérie devrait approfondir les mesures pour élargir l’assiette fiscale, portée par la loi de finances de 2021 et mettre en place un programme visant à diversifier son économie en vue de limiter la dette publique interne». «Dans le cas contraire, la forte dépendance de l’économie algérienne aux hydrocarbures continuera d’entraver ses perspectives de développement sur le moyen terme», écrit la BAD.