Première assemblée communale après la levée du confinement et la dernière sans doute du mandat 2017-2021. Quels enseignements en tirer ? Réuni en urgence suite à des instructions d’en haut, les élus devaient voter le budget primitif qui définit les orientations budgétaires de l’année prochaine. Lourdement impacté par les effets de la crise sanitaire, le budget primitif (BP) de la commune d’Oran, la plus grande de l’Afrique selon certains, ne cesse de subir des flottements. Cette commune ne bénéficie pas hélas de toutes ses potentialités. C’est sous le signe de la «prudence budgétaire» que l’assemblée communale a approuvé samedi 30 octobre le BP 2022. Un budget qui n’a pas évolué par rapport à celui de 2021 pour cause de «crise» de recouvrements fiscaux, selon le premier élu de l’assemblée communale. «Ces détails sont mentionnés dans les rapports des Compte et de l’IGF» dira au cours d’un bref bilan, le président de l‘assemblée communale. La situation des budgets primitifs des quatre dernières années, déduite des fiches de calcul est significative de l’effort de dépense mis au ralenti par le déficit budgétaire. 429 milliards (Md de centimes (cs) en 2019, 448 Md de cs en 2020, puis d’un coup chute à 346 Md de cs en 2021, le budget primitif communal se stabilise sur 346 Md pour 2022, soit le même que celui de 2021, même si l’équilibre entre les dépenses et les recettes semble garanti au regard de chiffres des fiches de calcul. Pourquoi le budget primitif baisse en 2021 et 2022 ? Les explications données par les élus tournent essentiellement sur les effets de la pandémie du Coronavirus mais il y a un aspect sur lequel on a tendance à focaliser. Il s’agit de la baisse sensible des recouvrements issus du trésor. Sur une cagnotte de 429 milliards de budget primitif 2019, 12 milliards de cs n’ont pas été recouvrés, dira la responsable des fiches de calcul. En 2020 plus de 10 milliards de (cs) ne sont pas entrés. En quatre ans, de 2019 à 2022, le déficit des recouvrements a été évalué à plus de 600 milliards de cs d’après les élus. Depuis 2020, cette commune arrive juste à satisfaire les salaires. Quelles incidences sur ceux de 2022 face au pouvoir d’achat du travailleur qui bat de l’aile à cause des flambées de prix ? Selon les prévisions, le budget communal prend en considération dès janvier prochain les appréhensions légitimes du front social. Une prolongation de la garantie des salaires des travailleurs est, d’ores et déjà, en ligne de mire. Les pouvoirs publics locaux se sont engagés à prendre en charge les salaires à hauteur de 60%, les écoles et les cantines scolaires chacun à 40% dans le cadre de la tranche du budget supplémentaire (BS) 2022, croit-on savoir. Il a été prévu également de ne pas pénaliser l’éclairage et l’eau potable dans les 187 écoles primaires et leur cantine.
