Parait-il que les instructions données au niveau des hautes sphères du pouvoir, au sujet de l’interdiction formelle de tout usage des produits pyrotechniques, n’ont pas reçu des suites favorables aux niveaux des sphères basses, du pouvoir de proximité. Encore une fois, les réseaux des importateurs et leurs relais de distributeurs locaux viennent de remporter une victoire de plus sur tout le dispositif sécuritaire et administratif chargé de la prévention et de la répression de ce mal. Les pyrotechnies, en elles mêmes, ne représentent aucun mal, ni même l’occasion du Mawlid qui est servie comme alibi pour commettre et justifier les extravagances. Je n’ai pas en ma possession les chiffres des « crimes », commis au cours des années passées, contre l’intégrité physique des gens innocents ou bien contre la quiétude civile. La situation était si inquiétante que la presse nationale et les chaînes TV nationales avaient radoté cette question à satiété. En réponse, les pouvoirs donnaient à chaque occasion que ces scènes se reproduisaient avec leurs conséquences désastreuses, des promesses que ceci ne va plus se répéter dans le futur. Mais en vain : Dans un Etat souffrant de ses Institutions « décoratives », rien ne saurait résister face à l’envoûtement magique de l’argent. Cependant, l’usage disproportionné, frôlant souvent la folie des pyrotechnies, faisait partie intégrante d’une situation générale déplorable d’un pays qui gisait sous la condition d’un relâchement presque total, où justement, il n’y avait que l’argent sale qui reflétait l’unique réalité réelle, qui n’a jamais, d’ailleurs, feint de mystifier son existence. De toute façon, et il faudrait le reconnaître cette année, « les jeux pyrotechniques » restent relativement inférieurs par rapport aux années passées, bien que ces jeux morbides existent toujours et continuent impunément à envenimer la tranquillité des citoyens. Cela laisserait à penser, d’une part, à en déduire que les instructions des hautes sphères ont été du moins partiellement, exécutées. Et, d’autre part, que l’Etat commence petit à petit à reconquérir son domaine d’action et y imposer son autorité. C’est, d’ailleurs, ce que nous exigeons et nous souhaitons pour l’actuel gouvernement de l’après Hirak. Que l’Etat Algérien affaibli et mis à genoux par le Lutin et ses espiègles démons soit ressuscité de son linceul est le souhait de tout citoyen honnête, notamment, ces millions d’algériens ayant occupé les rues des villes du pays, pendant presque une année complète. Tout cela, c’était pour assister à un retour solennel de la république, la même république drapée dans une nouvelle étoffe de liberté, de justice et de dignité.