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Départ de 1.200 médecins algériens vers la France. Les raisons d’un exode massif

La saignée des médecins algériens s’accélère-t-elle? Une perte inestimable de la ressource humaine compétente selon un spécialiste. Pour lui, la fuite «à l’avant» des cerveaux médicaux ou ingénieurs algériens vers l’Europe s’est accentuée ces trois décennies, mettant en garde contre tout laxisme. Il s’agit d’un phénomène « pas du tout nouveau» mais il faut en décortiquer les raisons, suggère-il. En 20 ans, l’Algérie aurait connu la migration de plusieurs milliers de médecins, selon un président du syndicat des spécialistes praticiens de la santé publique, cela même si ce chiffre serait jugé «exagéré» par les experts officiels. Mais qu’est-ce qui pourrait motiver cette ascension qualifiée de «fulgurante» concernant la migration médicale en Algérie. Le mobile financier explique-t-il cette forte migration? Serait-il en lien avec le système de la santé? De nouvelles révélations viennent d’être faites sur le sujet du départ des médecins algériens en outre-mer. Le président du syndicat national des praticiens de la santé publique, Lyes Merabet, dévoile que 1.200 médecins algériens sont partis en France. Le journal électronique «TSA» a d’ailleurs repris la question et a cité la même source à propos du départ des médecins algériens vers l’Europe. Chaque année, le pays connait le départ de centaines de ses praticiens vers la France. C’est devenu une habitude, analyse un syndicaliste du secteur, sous couvert de l’anonymat. Il est regrettable que l’Algérie prépare, forme et dépense des dizaines de milliards de dollars pour les médecins pour que finalement, ils rejoignent le vieux continent. L’annonce du départ de 1.200 médecins algériens vers la France continue de susciter le débat en Algérie. C’est le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Dr Lyes Merabet, qui a donné ce chiffre samedi 5 février. Il semble que 1.200 médecins praticiens s’apprêteraient à quitter le pays pour aller exercer en France selon certains recoupements. D’ores et déjà, l’annonce a fait son effet de boule de neige à travers les moult réactions de spécialistes mais d’officiels aussi. Du côté officiel, seul le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a abordé brièvement le sujet, en expliquant que ce phénomène ne touchait pas uniquement l’Algérie et en pointant du doigt la nécessité de réformer le système de la santé pour donner de la chance aux jeunes médecins de trouver du travail. Dans le milieu médical, de nombreux professeurs de médecine n’en cachent moins leur déception de voir leurs ex-collègues partir à l’étranger au lieu de rester en Algérie pour des raisons liées soit au système de santé ou pécuniaire. Ils ont réagi mettant en relief les demandes de visa de médecins qui ont augmenté ces dernières années. Une nouvelle fois, les conditions de travail de nos médecins sont mises sur les projecteurs. Sur les réseaux sociaux, le sujet a été abondamment et diversement commenté. L’occasion de mettre la lumière sur les conditions de travail et le chômage des médecins en Algérie. Pourquoi cet exode massif des médecins algériens? Selon les médecins eux-mêmes, il faudrait par exemple revoir l’ampleur des charges fiscales défalquées à partir des honoraires d’un médecin généraliste ou d’un médecin spécialiste. «Une réforme doit été opérée la dessus», constatent-ils. Nous avons alors tenté d’approcher d’autres experts et hommes politiques. Ce jeudi, c’est au tour de l’ancien diplomate, Abdelaziz Rahabi, de s’atteler sur son compte Twitter sur la question. Pour lui, l’exode de 1.200 médecins algériens, «60 ans après l’indépendance de l’Algérie, rappelle au moins trois réalités». La première réalité, selon Rahabi, est «liée au peu de considération que la société dans son ensemble, pouvoir et peuple, accorde à ses élites qui sont pourtant le produit de l’effort, de l’excellence et du savoir». La seconde réalité, ajoute l’ancien ambassadeur d’Algérie à Madrid dans un post sur Twitter, «réside dans les conditions générales d’exercice de la médecine en Algérie». Pour Rahabi, ces conditions font que «ni le citoyen, ni le corps médical qui a subi toutes les formes de répression, ni les pouvoirs publics ne sont satisfaits de la situation actuelle dans ce secteur». La troisième et dernière réalité que rappelle l’exode de 1.200 médecins algériens est «tout autant que les harragas (migrants clandestins, NDR), les médecins souffrent de l’absence de perspectives et de la dégradation du cadre de vie qui ne favorisent pas l’épanouissement humain auquel aspire toute personne humaine».

À propos B.HABIB

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