Certains phénomènes sociaux, pourtant très préoccupants, sont peu abordés dans les débats et analyses sur les questions sociales. Cantonnés dans des milieux et des cercles d’initiés et de spécialistes »sectoriels », la réflexion sur ces phénomènes a abouti à une vision réduite n’atteignant que partiellement les sphères politique et social qui constituent une grande partie des acteurs et a relégué leur traitement à des aspects de »sécurité » et de »justice ». Oran, comme toutes les villes du pays, vit un phénomène, celui de la délinquance juvénile, par opposition à celle des adultes, appelée criminalité. C’est assurément celui qui devrait attirer le plus d’attention et mobiliser tous les acteurs de la vie sociale. Phénomène de société, par excellence. La délinquance est l’affaire de tous. Les parents et les familles élargies ont l’impact le plus direct et le plus durable sur l’apprentissage des enfants et jouent un rôle clé dans le soutien à leur éducation. Lorsque les parents participent à l’éducation de leurs enfants, ces derniers sont plus engagés dans leur travail scolaire, restent plus longtemps à l’école et obtiennent de meilleurs résultats. L’école n’est que le second milieu de l’enfant; elle prend le relais ou plutôt complète l’éducation sociale et culturelle reçue dans la famille. En effet, dans la cellule familiale, on transmet des ensembles d’idées, des manières de penser sentir et d’être, des attitudes que l’on peut appeler le contenu culturel de la famille. Mais la famille est bien plus qu’un véhicule de culture. Elle sélectionne, interprète et évalue ce qu’elle transmet. Or ce contexte, caractérisé » par des bouleversements sociaux, économiques et culturels ,amplifiés par les ravages du terrorisme, de sa culture de la haine, de la violence et de la destruction, a fait perdre à la famille la maitrise pour une bonne éducation et a eu des retombées très lourdes sur l’épanouissement et le développement de nos enfants et de nos jeunes sur leur capacité d’insertion.
