A l’occasion d’un entretien par téléphone avec Angela Merkel, lundi, le président biélorusse a déclaré vouloir assurer le retour «chez eux» des migrants massés à la frontière avec la Pologne. La chancelière allemande, Angela Merkel, s’est entretenue par téléphone durant une cinquantaine de minutes avec le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko, lundi 15 novembre au soir. Les deux dirigeants ont, selon un porte-parole du gouvernement allemand, évoqué « la situation difficile » à la frontière polonaise, où de 2 000 à 3 000 migrants et réfugiés venus essentiellement du Moyen-Orient, instrumentalisés par les autorités de Minsk, tentent en vain, depuis des jours, de pénétrer sur le territoire de l’Union européenne (UE). La chancelière et le président auraient aussi parlé de l’aide humanitaire à apporter à ces personnes, dont huit au moins sont déjà décédées. C’est la première fois que M. Loukachenko conversait avec un responsable européen depuis le début de la crise migratoire et, au-delà, depuis l’été 2020, quand il a déclenché une violente répression à la suite de sa réélection contestée, qu’aucun pays de l’UE n’a reconnue. Lundi, le président, accusé d’avoir organisé un vaste mouvement de migrants (de 20 000 à 30 000 d’entre eux auraient débarqué à Minsk) pour se venger des sanctions européennes prises contre lui et son pays, a déclaré vouloir assurer le retour de ces personnes « chez elles ». Un « travail actif » serait en cours pour tenter de les convaincre. La plupart d’entre eux refuseraient toutefois l’option d’un retour. Nouveau coup de bluff du dirigeant biélorusse ? Réunis à Bruxelles, les ministres des affaires étrangères des Vingt-Sept s’en sont, en tout cas, tenus à leur programme, en notant au passage que M. Loukachenko leur promettait toujours des « représailles » et jugeait « absurdes » leurs accusations. Les nouvelles sanctions, basées sur un nouveau critère – l’instrumentalisation de la migration pour en faire un outil d’attaque « hybride » – seront précisées et annoncées dans les prochains jours. Elles viseront des personnes physiques et morales.
