Marche arrière toute. Un mois et demi après avoir décentralisé la moitié des approvisionnements en vaccins anti-Covid-19 en Inde, Narendra Modi, finissant par entendre les appels de détresse des Etats fédérés de l’Union indienne, a annoncé lundi 7 juin que l’Etat fédéral allait reprendre la main à compter du 21 juin.
Lors d’une allocution télévisée, le dirigeant nationaliste hindou a déclaré que 75 % des achats de vaccins seraient dorénavant opérés depuis Delhi, les 25 % restants étant laissés au libre choix des cliniques privées, en contact direct avec les laboratoires pharmaceutiques. Dans le cadre du nouveau dispositif, « toute personne âgée de 18 ans ou plus pourra se faire vacciner gratuitement », a ajouté le premier ministre, donnant ainsi satisfaction à l’opposition, qui le réclamait depuis de longues semaines.
Depuis début mai, seule la vaccination des plus de 45 ans était organisée par l’Etat fédéral, ce qui a rapidement conduit à des disparités de prix insensées entre les différents territoires du sous-continent, ainsi qu’à d’importantes pénuries, les fabricants de vaccins étrangers refusant de négocier des commandes, au cas par cas, avec les collectivités locales. Cette reprise en main intervient après la prise de position virulente de la Cour suprême contre la politique vaccinale nationale.
Le 1er juin, les plus hauts magistrats du pays avaient qualifié cette dernière d’« arbitraire et irrationnelle » et exigé de l’exécutif « l’établissement d’une feuille de route claire jusqu’à la fin de l’année 2021 ». Il faut dire que le géant d’Asie du Sud (1,38 milliard d’habitants) est très en retard. A ce jour, seuls 46,6 millions d’Indiens (3,4 % de la population) ont reçu leurs deux injections.

People fill out forms while registering for the the Covishield vaccine against the Covid-19 coronavirus in Amritsar on June 8, 2021. / AFP / NARINDER NANU