La colère gronde en Italie, où une nouvelle vague de restrictions anti-coronavirus se heurte à l’exaspération d’une partie de la population. De son côté, la France se penche mardi et mercredi sur un possible durcissement des mesures sanitaires. Une nouvelle salve de mesures destinées à freiner la pandémie de coronavirus, hors de contrôle dans certaines parties d’Europe, a été mal accueillie en Italie, pays meurtri par la crise sanitaire au printemps. Des milliers de personnes ont manifesté, lundi soir, dans plusieurs villes du pays contre la fermeture des restaurants et des bars à partir de 18 h et de tous les théâtres, cinémas et salles de sport pendant un mois. Des incidents violents se sont notamment produits à Milan et Turin, les deux grandes villes du nord du pays, où la police anti-émeute a été déployée et a riposté à coups de tirs de lacrymogènes. Des tramways ont été vandalisés, des poubelles incendiées, des deux-roues renversés et quelques vitrines caillassées. Le Premier ministre Giuseppe Conte doit présenter mardi des mesures de soutien aux secteurs d’activité et professions les plus touchés par les mesures de restriction. Mais certains n’y croient plus : dans la petite ville portuaire de Pesaro, non loin de San Marin (est), la police est intervenue dans un restaurant dont le propriétaire avait convié 90 personnes à dîner pour exprimer son refus de fermer à 18 h. « Vous pouvez m’arrêter, je ne fermerai plus », a-t-il lancé. En France voisine, le président Emmanuel Macron réunit mardi un Conseil de défense consacré au Covid-19, puis son Premier ministre Jean Castex reçoit les forces politiques et les organisations patronales et syndicales, avant un deuxième conseil de défense également consacré à l’épidémie. « La deuxième vague va probablement être plus forte que la première » et « beaucoup de nos concitoyens n’ont pas encore pris conscience de ce qui nous attend », a mis en garde lundi Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique qui guide le gouvernement. « Nous sommes nous-mêmes surpris par la brutalité de ce qui est en train de se passer depuis 10 jours. » « On savait qu’une deuxième vague arriverait. Elle est là. On s’y prépare doucement depuis début septembre. Nous y sommes. Prêts mais déjà usés », a déclaré à l’AFP un anesthésiste-réanimateur de la région parisienne sous couvert d’anonymat. « On ne pense plus à l’après-Covid, mais on se demande comment nous allons intégrer cela dans notre quotidien.
