Le référendum aura lieu et la Constitution va passer et va officiellement être adoptée, en dépit des contestations et des réticences des uns et des autres. Ce n’est pas ça l’essentiel! L’essentiel, c’est ce qui va advenir après tout ce tintamarre. L’Histoire des Algériens avec les Constitutions, depuis l’indépendance, n’est pas à ignorer… C’est un long parcours parsemé d’engagements, de bonnes volontés, mais aussi de trahisons. Une Constitution dont les dispositions ne seraient point respectées, n’est finalement qu’un leurre, une grosse farce et rien de plus…Un truc pareil aura pour mission de renforcer la rupture de confiance, déjà tenant à un cheveu, entre gouvernants et gouvernés. Donc, la première leçon à retenir des cécités politiques du passé, c’est bien d’accorder à la nouvelle Constitution le respect et la soumission qu’elle mérite. A vrai dire, la Constitution est un ensemble d’engagements vis-à-vis du peuple, faits par la classe politique du pays. Et si cette classe politique, on ne sait jamais, ne s’attelait pas à respecter ses propres engagements, elle n’aurait aucun droit d’exiger qu’on la respecte dans l’avenir. Ainsi, le temps où la Constitution confectionnée sur la taille du chef de l’époque, juste pour meubler un paysage politique pourri, est révolu, à jamais. D’ailleurs, une Constitution qui est dépourvue d’une obligation juridique, quant à son impérative application, quand cela s’avérerait politiquement, nécessaire et d’une disposition constitutionnelle l’immunisant contre les absurdes et mièvres manipulations des esprits malintentionnés, n’est qu’un canular qui se fait passer pour le premier texte juridique du pays. A notre avis, la classe politique issue des changements survenus suite à un Hirak populaire, des plus opiniâtres saurait retenir les leçons du passé, notamment, le passé le plus récent chronologiquement. A cause d’un pourrissement politique des plus infects, causé par un système politique des plus abominables, le pays avait de justesse frôlé la guerre civile et une situation de chaos qui allait être fatale pour le pays, notamment, sa stabilité, sa sécurité et son avenir. Les gars avaient déjà songé à un scénario à la syrienne, leur permettant de se maintenir au pouvoir, quitte à mettre le pays à feu et à sang. La grande chance de l’Algérie est que l’ANP et les Services de sécurité avaient déjà opté pour un alignement à la cause du peuple, prônant le changement. Je ne vais rien dire de spécial, en rappelant que le peuple attend beaucoup de cette Constitution dont tout le monde espère qu’elle ne va pas emboîter le pas aux précédentes, particulièrement, au sujet de la pertinente question de l’instauration d’un Etat de droit.