Le projet de loi des finances pour l’année 2021 a été sou-mis, avant hier, au niveau de la Chambre haute après son adoption, mardi dernier, par les élus de la Chambre basse, avec la contestation islamiste du MSP qui a rejeté de facto le projet de loi pour la simple raison que le projet n’apporte pas de solutions fortes pour faire face à la crise économique que traverse le pays. De leurs côtés, les experts restent dans l’expectative alors que le projet table sur un prix de baril plafonnant les 40 dollars en cette crise économique engendrée par la crise sanitaire du Covid-19. Appliquant la politique d’impôts, il a été recommandé que les entreprises ne doivent pas être soumises à l’impôt forfaitaire, pour éviter l’évasion fiscale, l’article 84 sur l’importation des huiles végétales, où les sénateurs comme les députés ont voulu imposer un quota sur les importations. Dans sa répartition de budget en terme de dépenses pour l’année 2021, le projet de la loi de finances n’a pas apporté beaucoup de changements en termes de priorité budgétaire et cela, malgré plusieurs facteurs qui rentrent en jeu dans la conjoncture de préparation de la loi de finances 2021. Le ministère de la Défense nationale se taille comme à l’accoutumée, la part du lion avec un budget annuel de 1.230 milliards de dinars. Le ministère de l’Education avec 771 milliards de dinars et en troisième position le ministère de l’Intérieur avec plus de 554 milliards de dinars. L’importation de l’or a été refusée dans l’article 79 pour cause de la situation financière du pays. Sans oublier l’article 105 qui est introduit, portant sur l’importation de camions et engins de moins de trois ans, pour les chantiers et de l’irrigation, qui a été acceptée par la commission afin de faciliter le travail des chantiers des travaux publics et ceux de l’agriculture. Ainsi, la loi de finances 2021 table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 4,0 % en 2021, après un recul de 4,6 %, suivant les estimations de clôture de l’exercice 2020. Concernant la croissance hors hydrocarbures, elle devrait atteindre 2,4 % en 2021, 3,37 % en 2022 et 3,81 % en 2023. Les dépenses budgétaires totales prévues pour la même période, augmenteront pour passer de 7.372,7 mds de DA dans la LFC 2020, à 8.113,3 mds de DA en 2021 (+10%), ensuite à 8.605,5 mds de DA en 2022 (+ 6,07%), puis à 8.680,3 mds de DA en 2023 (+0,9%).Ces prévisions portent sur le budget de fonctionnement qui connaîtra une hausse de 5,1% au cours de la période 2021-2023, pour atteindre 5.314,5 mds de DA en 2021 (11,8%), puis 5.358,9 mds de DA en 2022 (0,8%), ensuite 5.505,4 mds de DA en 2023 (+2,7%). Quant aux dépenses d’équipements, elles s’élèveront à 2.798,5 mds de DA en 2021 (+ 6,8%), ensuite à 3.246,6 mds de DA en 2022 (+16,01 %), pour ensuite baisser à 3.174,9 mds de DA en 2023 (- 2,2 %), selon les chiffres présentés. Le déficit budgétaire prévu pour l’année 2021 devra augmenter à 13,75 % du PIB, contre 10,4 % au titre de la LFC 2020. Pour l’inflation, le PLF 2021 prévoit « une légère accélération » en 2021 pour atteindre 4,5 %. Le projet sera soumis lors des prochains jours au Conseil de la nation où il sera débattu et soumis au vote aussi.
