Le changement de ton et de stratégie de Washington semble se confirmer. Les Etats-Unis ont placé jusqu’à 8.500 militaires en état d’alerte qui pourraient être déployés au sein des troupes de l’Otan en cas d’invasion de l’Ukraine par la Russie, a annoncé lundi le porte-parole du Pentagone, John Kirby. «Le nombre de troupes que le ministre (de la Défense) a placé en état d’alerte élevée va jusqu’à 8.500 hommes», a-t-il déclaré, soulignant qu’«aucune décision n’a été prise sur un déploiement de forces en dehors des Etats-Unis pour l’instant». Mais «il est très clair», a-t-il ajouté, «que les Russes n’ont actuellement pas l’intention d’amorcer une désescalade». Selon le New York Times, l’état-major américain a présenté plusieurs options à Joe Biden ce week-end, qui pourrait décider d’envoyer entre 1.000 et 5.000 troupes en Europe de l’Est et dans les pays baltes pour dissuader Moscou de s’aventurer en Ukraine. Lundi, les Etats-Unis ont également assuré n’avoir «aucune divergence» avec les Européens au sujet des sanctions sans précédent à imposer à la Russie en cas d’invasion de l’Ukraine, ni au sujet de l’urgence de la menace. «Il n’y a pas d’ambiguïté», «il n’y a aucune divergence», a dit le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price devant la presse. «Nous le savons et, surtout, la Fédération de Russie le sait», a-t-il insisté, alors que le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a appelé plus tôt à éviter les réactions «alarmistes». Le président français Emmanuel Macron va, lui, proposer «un chemin de désescalade» à Vladimir Poutine, a annoncé lundi l’Elysée. «Le président s’entretiendra bientôt avec Vladimir Poutine pour au fond lui proposer un chemin de désescalade», a déclaré la présidence française, en précisant que l’échange aurait lieu «dans les prochains jours». «Il pense qu’il y a de l’espace pour la diplomatie, pour la désescalade», a-t-elle ajouté. Dans ce contexte, l’ambassadeur Pierre Vimont, représentant spécial d’Emmanuel Macron pour la Russie, se rendra mardi à Moscou, a précisé l’Elysée. La France, l’Allemagne, la Russie et l’Ukraine tiendront ensuite une réunion mercredi à Paris sur l’Ukraine au niveau des conseillers diplomatiques.
