«A chaque chose malheur est bon» dit-on. Les algériens qui ont vite appris à vivre avec la pandémie, sont capables de relever l’autre défi. Ils auront à accueillir, dès juin, leurs familles expatriées dans une conjoncture sanitaire qui enregistre une certaine accalmie par rapport à celle d’autres pays du monde. Les voyageurs, forts de ce “bonus” sanitaire, sont tenus de réfléchir trente six fois avant de décider d’entrer ou de sortir du pays. Le pays s’apprête à renouer avec les échanges économiques, les voyages et le climat des affaires après deux années de “vaches- maigres” pour cause de “crise” pandémique à l’instar d’autres pays du monde. Si pour les partenaires étrangers de l’Algérie s’impatientent de revenir investir dans le pays qu’en est-il des voyageurs? Alors que la saison estivale des voyages s’ouvre comme habituellement le 1er juin, soit jour de la réouverture des frontières aériennes et de reprise des vols, la question du respect strict des mesures préventives anti Covid est classée en tête des conditions sine qua non de cette reprise qui suscite d’ores et déjà un bonheur inégalable chez la communauté des émigrés. Conjoncture oblige, les voyageurs de ou vers l’Algérie devront à compter du 1er juin faire preuve d’un comportement “responsable” vis à vis de la situation pandémique qui prévaut depuis plus de quatorze mois dans le pays. Cette réouverture des vols doit supposer avant tout des précautions sanitaires draconiennes à suivre par la communauté nationale établie à l’étranger pour ne pas rééditer le scénario du ressortissant italien de décembre 2019. Le pays suffisamment confronté à une situation doublement délicate (pandémique et économique), ne veut pas revenir à la “case départ”. Quelles sont les conditions de cette réouverture en Algérie? La discipline et le comportement individuel des voyageurs seront décisifs. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit de maintenir l’équilibre de la stabilité sanitaire actuelle. Déjà, avec le nombre attendu des voyages nationaux et internationaux, d’ou la multiplication des campagnes de sensibilisation et d’observation des consignes sanitaires, le travail des responsables aux frontières (police, douanes, pompiers, médecins et infirmiers, entreprises de gestion des aéroports, établissements hôteliers, réquisitionne pour accueillir les cas suspectés etc), est loin de s’apparenter à une simple formalité. Le président du Syndicat national des professeurs et chercheurs universitaires, le professeur Rachid Belhadj en l’occurrence, insiste pour cela sur les comportements individuel et collectif de voyageurs seuls capables de prémunir le pays des aléas d’ordre sanitaire. Il a dévoilé, ce 21 mai 2021, les conditions de reprise des vols de et vers l’ensemble des aéroports du pays. Sur quels critères l’Algérie se base-t-elle pour une reprise globale des vols à partir de tous ses aéroports? En préambule, il sied de rappeler qu’à compter du 1er juin prochain, trois aéroports accueilleront à nouveau les flottes aériennes nationales, pour le plus grand bonheur du pavillon algérien, confronté à une conjoncture financière difficile depuis 14 mois. Il s’agit des aérogares d’Alger, de Constantine et d’Oran. Si l’entrain et la bonne humeur sont également au rendez-vous du côté de la diaspora algérienne, la crise sanitaire reste bel et bien présente. Face à cet enthousiasme, Rachid Belhadj a lancé un appel. Il a attiré l’attention sur la nécessité de respecter pleinement les mesures décrétées pour lutter contre la Covid-19. Une réouverture des frontières suppose, selon lui, une discipline collective et l’engagement individuel de chaque citoyen. «La communauté algérienne établie à l’étranger doit adopter toute mesure préventive. Chaque voyageur est tenu de faire preuve de conscience, de responsabilité, de compréhension et de rationalité». C’est en effet ce qu’a tenu à souligner d’emblée le chef de service du CHU d’Alger. Il s’est exprimé, vendredi, sur les ondes de la Radio locale de Sétif. Le professeur Belhadj a effectivement indiqué que le pays peut très bien espérer une reprise des vols commerciaux à l’international. Mais il y met une seule et unique condition. C’est que la courbe épidémique doit se maintenir à un niveau stable dans le contexte de la propagation du virus et de ses variants en Algérie. «Dans l’éventualité que le nombre de cas du Coronavirus ne fait pas un bond inquiétant, d’autres aéroports rouvriront. Et si les indicateurs dénotent la stabilité de la situation sanitaire, le gouvernement algérien relancera logiquement ses frontières terrestres». Il s’agit là également des déclarations qu’a faites le président du Syndicat national des professeurs et chercheurs universitaires. Pour éviter que les pouvoirs publics n’aient recours au verrouillage des frontières, Rachid Belhadj recommande l’application de la réglementation d’hygiène et de sécurité. «La situation n’est certes pas alarmante pour le moment. Toutefois, dans l’hypothèse où la circulation du virus augmente, l’?tat voudra de nouveau se couper du monde». Et au médecin légiste de conclure en avisant la diaspora algérienne: «Je tiens à souligner que l’Algérie prendra des mesures juridiques strictes pour tout passager ayant falsifié les tests PCR». C’est ce qu’a affirmé Rachid Belhadj incitant l’ensemble de la population à mettre tout en œuvre. Cela pour endiguer cette maladie virulente et espérer un retour imminent à une vie plus ou moins normale.
