Qu’il vente, qu’il neige ou que les ondées et les you-you pleuvent, dans cette terre Algérie, les nouveaux concessionnaires-automobile campent sur leurs positions, leur prix et leur rang. Que les chaines de télévision du monde entier nous rabattent les oreilles, via des débats d’experts attitrés et des roublards du genre-m’as-tu-vu-que-je-t’en-balance-des-théories néo-classiques et libérales à souhait, que des états souverains craignent pour leur monnaie ou leur stabilité économique, nos nouveaux futurs milliardaires-concessionnaires dorment, à poings fermés, aussi insouciants que des bébés allaités au sein maternel. Que le prix du pétrole chute à folles enjambées ou que des banques ferment boutiques par manque de liquidités ou de crédits interbancaires, nos concessionnaires auto rivent leurs sièges et contemplent les formes high de leurs bidules. Que l’on parle de récession, de banqueroute, de crise, de liquidation, de déconfiture ou de ruine, de faillite, de fiasco ou encore d’effondrement, de catastrophe, de naufrage et de krach, nos concessionnaires auto rigolent, sous cape, de cette misère-aubaine qui leur tombe sous les poignes. Que l’Euro, le Dollar, le Yen, le Franc suisse, le drachme, le rial, le zlouty, le peso, le pound, le Rouble se font malmener, s’effondrent ou crient à l’agonie, nos concessionnaires auto n’ont d’yeux que pour l’heureux Dinar qui se trouve être, la seule monnaie ne ressentant aucune sensation due à cette crise mondiale. Le dinar, si beau, si palpable, ne frissonnant que sous les doigts rudes et rustres de nos concitoyens, joue au fanfaron. Seul rescapé actuel de ces mouvements de crise, notre Dinar joue à l’affranchi qui braverait les bourses les plus réputées. Il est le fer de lance qui ravit les cœurs et bombe les torses. Et comme pour notre Dinar impartial, nos concessionnaires auto oublient de baisser le prix de leurs marchandises, comme si de rien n’était. Comme si les monnaies étrangères n’avaient aucun impact sur notre économie. Comme si la monnaie d’achat du véhicule à vendre n’avait aucun rapport avec l’imperturbable Dinar. Et…comme si nous vivions dans une autre planète. Dans une autre constellation. Pour ne pas dire, hors temps, hors espace.
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