Oran, comme beaucoup de villes algériennes, connaît, depuis plusieurs décennies, des phénomènes d’exode rural et d’explosion démographique. Ces deux derniers ont causé d’un côté, une urbanisation accélérée, accompagnée d’une accumulation massive de migrants nationaux dans les périphéries des villes et de l’autre côté, le nombre d’emplois créés diminue de plus en plus, notamment dans le secteur public industriel. Ces populations survivent malgré tout, cherchant des solutions dans la plupart des cas, en toute illégalité : »vendeurs ambulants, chiffonniers etc…». Toutes ces nombreuses activités, depuis les années 1970, on les nomme (informelles) »économie informelle, secteur informel » qui se sont imposés car c’est un mot qui n’est pas précis. En dépit des textes de loi qui interdisent le commerce informel et la traque des vendeurs indélicats par les services de sécurité, le commerce sauvage ne connaît pas de répit à Oran, des ruelles entières sont squattées et des quartiers investis de manière illégale par des marchands clandestins qui imposent leur diktat, en vendant des produits de large consommation, des fruits et légumes et autres vivres d’origine souvent douteuse dont des aliments périssables exposés au soleil et à la poussière et cédés régulièrement dans ces espaces illicites. Les commerçants informels, installés sur les trottoirs de toutes les ruelles d’Oran depuis plusieurs années, semblent inamovibles. Peu nombreux au départ où ils n’étaient que quelques uns, ils sont devenus au fil des jours aussi nombreux, sinon plus que leurs collègues du marché »gssab », face à la prison d’Oran; chassés des trottoirs qu’ils occupaient à une époque, à présent, ils se sont installés même à l’intérieur des cités qu’ils squattent à longueur de journée, au détriment des habitants.
