Afin de ne pas être trop idéaliste, dois-je dire que la malhonnêteté est une caractéristique cachée, anguille sous roche, au fond de chaque être humain.. Seulement, ce serait la nature des circonstances sociales qui laissent émerger ou réprimer ce penchant naturel… En Algérie, par exemple, où l’Etat de droit ne se manifeste plus ou presque, encourage l’émergence de toutes les catégories de commerçants malhonnêtes… Non seulement le commerçant, a entendre : le petit détaillant du coin, mais également, le grossiste, le mandataire, l’importateur etc… C’est une chaîne où le commerçant serait le maillon faible.. Et, quand l’administration publique, notamment commerciale et fiscale est inefficace et enchainée par la corruption et le népotisme, le favoritisme et je ne sais quoi encore, c’est l’occasion ou jamais pour que l’on devienne malhonnête… Pour pas mal de «nos» gens la malhonnêteté serait une grande vertu, si elle nous fait gagner beaucoup d’argent.. Pour eux l’argent n’a jamais dégagé une quelconque odeur…Selon les dispositions de la Constitution, le rôle de l’Etat, par le truchement de ses pouvoirs publics devrait veiller à ce qu’il n’y ait pas de commençant malhonnête, travaillant hors des normes prévues par les textes juridiques organisant ce secteur de l’activité économique… C’est-à-dire protéger le citoyen contre toutes sortes de pratiques malhonnêtes : surfacturation, fraude, monopole, activité sans registre, conditions de stockage et de transport de marchandises, fraude fiscale etc.…La liste est, en effet, longue… !! Tout ce qui se passe sur le tas est la faute de commerçants malhonnêtes. On est d’accord sur ça, seulement, ceux qui sont censés lutter et réprimer cette malhonnêteté qu’on l’on rencontre partout, ne font pas ou peu leur travail. Ce qui a finalement donné comme conséquences logiques, la tragi-comédie que nous vivons en feuilleton quotidien en cette «année de la pomme de terre». Les choses sont perçues à partir de deux perspectives : la perspective morale qui condamne le commerçant malhonnête au courroux de l’au-delà. Une autre plus logique et pratique, celle qui insiste sur le fait que le pouvoir en place devrait faire le nécessaire afin de réprimer les folies du commerçant. Si le pouvoir est dans l’incapacité de mettre en application ces mesures, il serait donc taxé de faiblesse et d’impuissance. Il n’est pas, de ce fait logique, qu’un Etat fort – selon l’expression des chefs- avec une armée et des services de sécurité à la réputation internationale, se tienne bouche bée, devant les pratiques insensées d’une poignée de mandataires qui dictent leurs lois au reste de la nation..