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Comment serait-il le prix du mouton ?

Nous sommes à un peu plus d’un mois du grand évènement socioreligieux de l’Aïd El Adha, plus connu sous le sobriquet de la fête du mouton. Ce qui inquiète les citoyens, notamment les «chétives» bourses, c’est le prix ! L’on ne cesse de s’interroger sur le comment vont être les prix des moutons destinés aux sacrifices, cette année. Si le prix du poulet, des viandes rouges et des poissons frôle le firmament, il faudrait donc, se préparer au pire, en ce qui concerne le prix d’un mouton d’ici un mois… car les vendeurs du mouton, notamment les maquignons qui font «le trabendo» occasionnel du mouton de l’Aïd, agissent avec la même mentalité et les mêmes reflexes que ceux de leurs «frères» du Ramadhan. C’est toujours le principe de: «C’est le moment ou jamais» pour se remplir au maximum les poches, qui fait agir ces gens. Le marché des bestiaux en Algérie, hormis les considérations sanitaires et vétérinaires du cheptel, c’est un vrai foutoir qui a aussi ses itinéraires mafieux. Il est, au fait, régi par un ensemble de coutumes réglementaires qui ont été imposées par les «gros bonnets» de ce métier. L’Etat n’a pas le moindre droit afin de s’ingérer dans les rusés méandres de ce domaine… donc l’indice de la «bourse des valeurs» du mouton est aux mains des gros propriétaires et pendant les quinze jours devançant le jour de l’Aïd, ce sont les maquignons qui imposent leurs lois. Un mouton acheté dans la wilaya de Djelfa, contrée phare de l’élevage ovins, à –par exemple- 40 mille dinars, il sera revendu au double de son prix d’achat à Alger. Ce phénomène va en s’accélérant, au fur et à mesure que l’on se rapproche du jour de la fête de l’offrande. Généralement, les familles dont les ressources sont trop insuffisantes, font recours aux prêts contre gage de bijoux ou d’objets en or, auprès des banques prêtant sur gage afin de pouvoir se permettre l’acquisition d’un mouton et jouir «comme les autres» de la joie de ce grand jour de sacrifice. Les autres qui se trouvent sur le bas de l’échelle, c’est-à-dire les «damnés de la terre», attendent la générosité des gens charitables, que ce soit d’un mouton offert gratuitement ou de quelques kilos de viande fraiche. Si ce n’était pas l’entraide sociale dont les Algériens en seraient les champions, il est difficile de pronostiquer sur comment serait devenue la société algérienne, avec ses injustices.

À propos Abdelkader Benabdellah

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