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Comment contourner les sanctions?

Les sanctions occidentales contre la Russie créent un marché pétrolier parallèle, a déclaré mercredi le directeur général de la major pétrolière française TotalEnergies. «Nous avions un marché pétrolier mondial relativement transparent et qui fonctionnait bien… Je comprends l’objectif politique, mais je ne pense pas que nous ayons pleinement apprécié les conséquences», a déclaré Patrick Pouyanne aux journalistes après que sa société ait affiché un bénéfice record pour 2022, propos relayés par Reutres. «Il n’y a plus de marché pétrolier unifié (…). Avec toutes ces interdictions, on est en train de créer un marché gris du pétrole», a-t-il déclaré en ajoutant que la Russie était» sans aucun doute capable de vendre ses produits ailleurs». «L’arme dont dispose la Russie, c’est de réduire les volumes, et d’augmenter les prix», a déclaré Pouyanne. Le DG de Total lance une «bombe» en avouant que des géants pétroliers exploitent encore du pétrole russe. Contrairement à ses rivaux tels que BP et Shell, TotalEnergies a conservé certains de ses investissements en Russie, notamment l’entreprise Yamal qui produit du gaz naturel liquéfié dans l’Arctique russe. «Ce contrat pour le moment est utile, et nous ne sommes pas les seuls à avoir un contrat Yamal, il y a d’autres entreprises européennes», a déclaré Pouyanne. Les sanctions occidentales contre la Russie ont considérablement réduit les revenus pétroliers de l’État et détourné des dizaines de milliards de dollars vers des entreprises de transport maritime et de raffinage, dont certaines ont des liens avec la Russie, a rapporté Reuters plus tôt ce mercredi. La plupart des gagnants des sanctions sont basés en Chine, en Inde, en Grèce et aux Émirats arabes unis, selon au moins 20 sources commerciales et bancaires. Une poignée d’entre eux sont en partie détenus par des sociétés russes. Alors qu’un embargo sur les produits pétroliers raffinés russes est mis en place le 5 février par l’Union européenne, un premier embargo sur le pétrole brut, en vigueur depuis début décembre 2022, coûterait 160 millions d’euros par jour à Moscou. La Russie pourrait alors n’avoir d’autre « choix que de raffiner moins de carburant, ce qui devrait entraîner une baisse de la production de brut » du pays, selon l’analyste Stephen Brennock. Les sanctions premières n’ont pas eu de répercussions sur les cours. Lundi, les deux références du pétrole évoluaient en légère hausse, autour de 80 dollars le baril pour le Brent et de 74 dollars pour le WTI américain. Pour Stephen Innes, analyste de SPI, c’est le signe que «le plafonnement des prix fonctionne comme prévu, empêchant une flambée des prix du pétrole tout en remettant en question la capacité de Moscou à engranger des bénéfices sur les exportations».

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