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Colonisation française de l’Algérie. Macron souffle le chaud et le froid

Macron avance-t-il «à reculons» dans ses tentatives d’apaiser le climat entre l’Algérie et la France? Pour les spécialistes, les derniers propos du président français Emmanuelle Macron sont en passe de provoquer un tollé chez la classe politique algérienne d’une manière générale et pas seulement, ils pourraient éventuellement susciter une certaine réaction des autorités algériennes et du ministère des moudjahidine. Alors que la question mémorielle est toujours en suspens entre les deux pays à cause des tergiversations de l’Hexagone à reconnaître officiellement la colonisation de l’Algérie ainsi que les crimes commis par l’armée coloniale durant l’occupation du pays, la dernière réaction de Macron intervenue dans un moment propice de raffermissement des relations bilatérales ne serait pas faite pour adoucir davantage le climat politique, selon les observateurs des affaires politiques stratégiques.
Au lieu de poursuivre l’œuvre d’apaisement concoctée par Alger et Paris, le président français Emmanuel Macron choisit en effet le mauvais moment de répondre d’une manière ferme et sans détours aux demandes d’excuses de l’Algérie pour la colonisation française. D’aucuns se demandent en fait si cette réaction du président français serait attribuée sur le compte personnel ou placée sous le sceau officiel reflétant la position de la France. Le président français a peu fait depuis sa dernière visite en Algérie pour reconnaître les massacres, pillages et barbaries perpétrés par son pays durant les événements du 17 octobre 1961. Pis encore, il refuse de confesser les macabres tragédies commises par l’Etat français pendant les 132 ans de colonisation de l’Algérie. Une attitude bien étrange et ambiguë à la fois du président français, ce qui fait entretenir un certain flou dans ses intentions. Qu’a dit Macron? Dans une interview accordée à l’écrivain algérien Kamel Daoud pour le compte du Magazine «Le Point», le dirigeant français s’est érigé en donneur de leçons au lieu de passer aux aveux. Au lieu de mettre un terme au mépris de son pays à l’égard de la colonisation de l’Algérie, Macron a lancé un pavé dans la mare en déclarant sans retenue : « Je ne dois pas m’excuser ». Pour les spécialistes cela pourrait sonner comme une fin de non-recevoir d’Emmanuel Macron puisqu’il déclare qu’il ne s’excusera pas auprès des Algériens pour la colonisation de leur pays.
Lors de l’entretien avec Le Point, il dira : « Je ne dois pas m’excuser. Ce n’est pas la question, ce mot (s’excuser) briserait tous les liens, je ne m’excuserai pas auprès de l’Algérie », explique ainsi le président français. Pour justifier son allégation, il préfère dire implicitement que s’excuser ce serait de ne pas poursuivre le chemin ensemble alors qu’il sait pertinemment que les demandes d’excuses algériennes sont un point fondamental et incontournable pour une normalisation des relations bilatérales. Emmanuel Macron tente d’inventer un subterfuge en soulignant que « le pire serait de s’excuser puis de passer son chemin ». Une assertion perçue sous son angle et pas sur celui des Algériens qui attendent un geste puisqu’il vient une nouvelle fois d’afficher son refus explicite sur la question de la repentance de la France. Macron a souligné que « le travail de mémoire et d’histoire n’est pas un calcul abstrait. C’est le contraire. Le travail de mémoire et d’histoire consiste à reconnaître qu’il existe des choses qui ne peuvent être décrites, des choses qui ne peuvent être comprises, des choses qui ne peuvent être prouvées, des choses qui ne peuvent être pardonnées ». Ainsi, Emmanuel Macron a évoqué le fait que les études historiques et mémorielles ne sont pas comme les bilans et a expliqué qu’elles sont « incomprises et indécises ». « Le passé qui nous sépare nous unit aussi », a déclaré le président français, ajoutant que l’Algérie et la France ne peuvent suivre leur propre chemin en s’éloignant et en s’ignorant. Sur l’épisode concernant sa visite en Algérie en août et les messages de « Vive l’Algérie » qui ont été lancés alors qu’il saluait la foule rassemblée à Oran, Macron a indiqué que les gens ont été « chaleureux » dans leur accueil et qu’ils lui ont souhaité la bienvenue ainsi qu’à son entourage ; mais il a également souligné que certaines personnes idéologisées se sont mêlées aux participants pour lancer leurs slogans, dont certains étaient même insultants. Emmanuel Macron a expliqué que la population générale est satisfaite de lui, mais a noté que les radicaux ont essayé de manipuler la visite officielle en faveur de leurs propres intérêts. La demande d’excuses de la France pour son passé colonial en Algérie (1830-1962) est au cœur des relations bilatérales entre les deux nations et des tensions récurrentes entre les deux pays, comme l’ont souligné divers médias et experts. Et la question est à nouveau d’actualité avec la dernière interview du président français.

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