La ville de Mostaganem, un chef-lieu de wilaya qui perd ses repères par rapport à ses aspirations de ville moderne, de ville à vocation touristique et de ville à expectatives durables. Mostaganem, il faut la vivre dans son quotidien pour comprendre son malaise et le malaise est visible à travers tout son tissu urbain par un manque flagrant d’organisation. La situation du désordre est ainsi plus visible lors de la dernière semaine du mois de Ramadhan. Cette désorganisation devenue plutôt une jungle urbaine qui embarrasse abruptement les usagers de la voirie et les piétons. Les facteurs qui aggravent le brouillamini quotidien à travers toute la ville sont multiples. D’abord, il faut souligner que la ville a cessé de fonctionner par un plan de circulation. L’inexistence d’un plan de circulation et de transport ouvre la voie à l’indiscipline et à la non application de la loi. Les transporteurs, taxis, bus urbains et interurbains occupent les espaces de stationnement sans aucune étude étouffant ainsi la ville. Personne ne connaît la méthode par laquelle on affecte un espace à un transporteur. C’est ainsi que les exemples de cafouille sur les stations de taxis restent sans commentaires. Les commerçants s’emparent librement des espaces publics et les trottoirs mettant en péril la vie des piétons. Le commerce informel quant à lui envahit arcades, espaces de stationnement, trottoirs et même les entrées de bâtisses dans un imbroglio indescriptible. Les gardiens de parking se sont offerts le luxe de s’approprier la ville, occasionnant des embrouillements dans le trafic automobile de la cité et même sur la périphérie. Le stationnement n’a jamais été une préoccupation des pouvoirs publics. On bloque le trafic automobile par le fait de n’avoir jamais pensé à réglementer le stationnement. Certaines plaques de signalisation datent de la période coloniale. La majorité des avenues, des boulevards et des axes principaux de la ville ne portent pas de signaux du code de la route, ce qui provoque la débandade dans le trafic automobile. Dans toutes les voies, surtout celles où il n’y a pas la présence d’agent de police et celles qui avoisinent le centre-ville, le stationnement est bilatéral, même s’il est interdit. Les feux tricolores dans leur majorité sont en panne et c’est décevant de constater l’absence d’entretien d’équipements utiles. L’anarchie des dos d’ânes et des ralentisseurs et des clous, intervient pour donner à la ville cette image d’une ville clochardisée, d’une ville où l’on peut faire du n’importe quoi. Le chantier du tramway et son éternelle durée ont engendré à Mostaganem des comportements désadaptés et abusifs dans l’occupation de la voirie. Ce qui est déplorable, c’est le manque sans conteste de coordination entre les décideurs sur l’organisation du trafic automobile, et de cette manière, Mostaganem restera toujours une proie au désordre.
