Aucun des présidents algériens qui se sont succédé à la présidence de l’Etat algérien depuis l’indépendance, n’a pu s’accaparer de l’estime, de l’amour et du respect du peuple algérien, comme l’avait réussi à faire le regretté président Houari Boumediene… Toute cette génération d’Algériens qui y avaient un peu de conscience politique à cette époque, était témoin de la stratégie et de la vision de Boumediene dans la gestion de l’Etat algérien, presque fraichement indépendant. Il en était devenu pour les générations montantes une référence pour la rigueur dans la gestion des affaires du pays, à tous les points de vue et ce, en dépit de quelques glissements retenus et tolérés comme étant des accidents de parcours. Déjà, en 1979, me disait un ami, un ancien technicien supérieur en sécurité industrielle, nous n’avions plus besoin de la coopération étrangère, pour compter uniquement, sur nos techniciens et ingénieurs dans la gestion de notre arsenal industriel, un patrimoine inégalé de qui a été réalisé pratiquement, dans un temps record de 10 ans. C’était le miracle algérien des années 1970. Malheureusement, suite à cette victoire, les malheurs qui se sont abattus sur le pays, avaient permis à des mains lugubres de prestidigitateur, doucement mais sûrement, à transformer ce grand tissu industriel en un amas de ferraille. La diplomatie algérienne conçue et chapotée par le regretté Zaim avait permis à l’Algérie fraichement indépendante et aux Algériens qui étaient, il n’y a pas si longtemps, un agrégat d’indigènes, sous-hommes sans identité particulière, de se transformer en un peuple respectable, partout où il allait, avec dignité et reconnaissance, à cause des positions politiques justes et immuables de son gouvernement, sur la scène internationale. Bien sûr, également grâce à la réputation acquise et méritée de peuple révolutionnaire. Non seulement, les acquis économiques de l’Algérie ont été enterrés avec le président Boumediene, cependant même les acquis diplomatiques et la très bonne réputation de l’Algérie ont été piétinés, après sa disparition. Notamment, après les événements tragiques ayant accompagné l’avènement du pluralisme politique et l’ère –dite- de la grande ouverture. Donc, quand le peuple algérien avait accompagné son leader au cours de ses obsèques, vers sa dernière demeure, par centaines de milliers, ce n’était qu’une infirme partie d’un hommage éternel qui se renouvelle, et qu’il devrait le lui rendre chaque fois qu’une occasion, un événement, ou un anniversaire se présente. Boumediene était un homme dur, respectueux, respectable et sérieux vis-à-vis de ses devoirs et de ses missions de chef d’Etat. Il n’a jamais, cependant, été un funeste dictateur.