Le ministre des Travaux publics l’avoue publiquement : «Près de 38.000 ralentisseurs hors normes installés au niveau national».
Alors où est passé donc l’Etat? Pour une énième fois, l’Etat ne rate pas, encore une fois, l’occasion propice pour nous prouver que son existence n’était que façon de parler. Ce n’est pas moi, non plus mon journal, qui est en train de faire de la polémique sur des trucs infondés. Mais voilà, le chiffre «polémiste» avancé par le Département ministériel, en charge des Travaux publics, qui en a fait. Un nombre, pas facile à croire, de ralentisseurs hors normes qui faisaient, quotidiennement et depuis belle lurette, du tort aux automobilistes. Le crime, à notre avis, a double face: d’abord, le ralentisseur est hors normes, ensuite le fait de se taire et laisser faire, sans réagir, tout ce bout de temps. Le ministère chargé de ces questions d’enjoindre les textes réglementaires à cet effet et aux services concernés des APC de procéder à l’application rigoureuse des directives ministérielles. Qui serait donc, des deux responsables, celui qui aurait manqué à son devoir? Pour ne pas se laisser trop glisser dans les clivages sombres et indécelables de l’administration algérienne, vaudrait mieux parler avenir et laisser de côté un passé entaché de honte et terni de déboires. Pleurnicher devant le mur des lamentations d’un passé qui ne reviendra, espérons-le bien, jamais, n’est absolument pas la bonne option. C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, nous souhaitons retirer les meilleures leçons afin de pouvoir les éviter dans l’avenir. Ce n’est pas en deux ou trois jours que nous allons réussir le coup de balai souhaité contre les résidus nauséabonds de l’ancien régime. La situation est tellement compliquée et le legs est lourdement pénible. Cela va aboutir à trop de peines et d’entraves sur le long chemin du changement. Un vrai parcours de combattant aux embûches partout semées. Nos gestionnaires ne sont pas tous de vrais nationalistes dont l’amour de la patrie circule dans leurs veines. Il ne serait pas, toutefois, une chose aisée de vouloir procéder à une chasse aux sorcières visant à séparer le bon grain de l’ivraie. Les masques sont tellement bien confectionnés et bien portés qu’il n’est pas facile de reconnaître la vraie identité de celui qui se trouve derrière le masque trompeur. Quand il s’avère nécessaire, ils crient tous : « Vive la Patrie »! Mais, quand il est également, nécessaire, ils n’hésitent à commettre les pires des torts contre cette même patrie!! Tout ça, à cause d’un dos d’âne qui s’est fait passer pour un ralentisseur.