Il y a quelques années quand une crise du carburant s’était subitement déclenchée, la plupart des Algériens ont été hébétés du fait d’apprendre que leur carburant était produit ailleurs, c’est-à-dire importé d’un autre pays. Ils avaient, tout à fait le droit de se faire une telle ahurissante attitude, alors que leur pays est parmi les plus grands pays producteurs et exportateurs d’hydrocarbures, gérant ainsi de majestueux complexes de raffinages pétrolier et gazier. Cette dépendance de l’étranger en matière de carburant était dangereuse pour l’économie nationale et chèrement payante, en situation de crise. Dire cela autrement, un parc d’environ huit millions de véhicules pourrait se trouver paralysé, un de ces quatre matins, une fois que des hostilités – on le ne sait jamais – se seraient déclenchées, quelque part. Les dépendances aux produits et aux matières stratégiques sont néfastes et pouvant facilement, hypothéquer la souveraineté et la sécurité du pays. L’activité du transport national dépend extrêmement du carburant et l’activité socioéconomique du pays dépend fortement, de son côté, du mouvement du trafic national. Voilà pourquoi «l’indépendance» du carburant est acte de grande importance qui ne devrait pas, en principe, passer en catimini. Outre ce danger général, comment pourrait-on accepter que les véhicules, les engins, les avions de guerre, les bâtiments de la marine nationale roulent avec un carburant importé de l’étranger, quelle que soit la nature des relations avec des pays étrangers. Sachez qu’une rupture d’approvisionnement inopinée pourrait nous mettre à genoux et paralyser nos capacités de défense. Si nous n’étions pas un pays producteur phare du pétrole, nous pourrions – peut-être et faute de mieux- nous résigner et mettre tous nos malheurs sur le dos du destin. Actuellement, nous avons à notre disposition tous les moyens nécessaires: d’abord du pétrole à gogo, des moyens techniques intrants et une main-d’œuvre qualifiée, en vue d’assurer une production nationale stratégique du carburant, loin de toute dépendance de l’étranger. Pourquoi pas! Nous pourrions même donner libre cours à nos ambitions afin de faire le commerce du carburant avec les pays étrangers, une fois que la production nationale aurait dépassé l’autosuffisance intra muros. Avant, paraît-il, c’était l’option stratégique de nos politicards algériens, préférant les solutions faciles. L’on ne veut pas se casser la tête avec les projets productifs. D’ailleurs, comme l’on faisait d’habitude avec le blé. Pourquoi se tracasser la tête, le chèque de 600 millions d’euros est là, le céréalier est accosté au port. Alors que ce pays, achetant le blé ailleurs, est un continent pouvant faire pousser de l’or, pas uniquement du blé…