Un médecin pour 55 patients gravement malades: à l’hôpital bulgare de Chou-men, le personnel soignant est démuni face à la pandémie, dans une région où près de la moitié des praticiens atteignent l’âge de la retraite. Cet établissement est le plus saturé du pays et « la situation y est critique », témoigne son directeur Dimitar Kostov, dépassé par l’afflux de patients atteints du coronavirus depuis le 12 octobre: « 230 pour un hôpital pas si grand ». « Nous tombons d’épuisement physique et moral », soupire la responsable du département d’épidémiologie, Albena Kostova, qui arpente les couloirs d’un pas vif dans sa combinaison blanche, accourant au son strident des alarmes. Les malades, eux, restent à l’abri des regards. Il n’y a plus une place de libre, « on a épuisé l’oxygène », s’inquiète un médecin. Pays le plus pauvre de l’UE, la Bulgarie avait été relativement épargnée au printemps, mais le nombre d’infections a bondi à l’automne, révélant un système de santé exsangue.
