L’heure est-il à l’”Intifada bis” dans la Palestine après les scénarios macabres de 2009 et de 2014. Les Palestiniens, avec toutes leurs tendances représentant y compris les branches armées du Hamas et les brigades Al Kassam, sont aujourd’hui unis et soudés comme jamais auparavant. Les Palestiniens de Gaza soutiennent que l’Algérie est le seul pays arabe jusqu’ici resté fidèle à ses principes immuables concernant la reconnaissance des droits des peuples à la liberté, particulièrement celui de la Palestine. Cette position des Palestiniens qui est certes à féliciter, traduit, si besoin est, et une nouvelle fois, la solidité des liens historiques qui lient les deux peuples et les deux Etats devant cette épreuve. L’Algérie ne supporte pas de rester campée sur l’écran télé, comptant les victimes des exactions israéliennes barbares dans la Palestine sans réagir. Cette célèbre phrase du chef de la diplomatie, Sabri Boukadoum, a eu ses effets sur les âmes et les esprits des Arabes qui tentent depuis la nuit de jeudi à vendredi de se mettre en évidence, au moment où un accord de cessez-le-feu provisoire “sans conditions” dès jeudi à 2h du matin, serait négocié entre Israël et la Palestine par l’entremise du médiateur égyptien, selon la chaîne Al Djaziraa. Devant la montée de l’escalade sécuritaire à Gaza, n’épargnant ni enfants ni femmes parmi les paisibles civils, l’Algérie, comme à l’accoutumée, dénonce, condamne et tente de ramener à la raison les pays arabes à s’asseoir à la même table et à parler de ce qui se “mijote” en Palestine. Boukadoum a pris les devants. Il a pris part à la réunion d’urgence de l’Assemblée générale, organisée à l’initiative conjointe du Groupe arabe et du Groupe de l’Organisation de la coopération islamique qui, face à l’incapacité du Conseil de sécurité de prendre position sur l’escalade de la violence dans les territoires palestiniens occupés, ont appelé à une réunion de l’Assemblée générale pour discuter de la situation dans les territoires palestiniens occupés, a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Dans un discours prononcé au nom du groupe arabe, M. Boukadoum “a réitéré la condamnation des crimes barbares et des attaques brutales commises par les forces d’occupation contre le peuple palestinien, laissant, derrière elles, des images horribles de meurtres et de destructions, notamment dans la Bande de Gaza“, lit-on dans le communiqué. “Est-il raisonnable après tout cela que nous restons devant nos écrans comptant les morts et les blessés, en particulier parmi les enfants, les femmes et les personnes âgées?” Est-il possible, après tout ce que nous avons vu de nos propres yeux, de croire les allégations qui tentent de justifier le silence honteux du Conseil de sécurité ou celles qui placent sur un pied d’égalité l’agresseur et l’agressé, l’oppresseur et l’opprimé“, s’est interrogé le MAE. Le même document souligne que Boukadoum “a appelé la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme à cette agression et à œuvrer collectivement pour créer les conditions favorables à une reprise sans conditions préalables du processus de paix afin de s’engager dans un traitement des racines du conflit, permettant de mettre un terme à l’occupation conformément à la légalité internationale“. En outre, le ministre ” a affirmé que ces événements douloureux nous rappellent une fois de plus la souffrance du peuple palestinien, qui est sous occupation et blocus, tout en déplorant l’incapacité de l’ONU, et en particulier du Conseil de sécurité, à trouver une solution juste et durable à la question palestinienne, ce qui menace la stabilité de la région et la paix et la sécurité internationales“, ajoute le MAE. “Il a indiqué qu’il est indispensable de permettre au peuple palestinien d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et d’établir son ?tat indépendant avec El Qod’s Al-Sharif comme capitale, tout en soulignant la nécessité de préserver le statu quo juridique et historique de la ville d’El Qod’s et ses lieux saints islamiques et chrétiens, y compris la mosquée Al-Aqsa“, conclut le communiqué. Les bilans sont des plus atroces. Au moins 75.000 Palestiniens ont été contraints de se déplacer pour fuir les attaques israéliennes contre la Bande de Ghaza, a indiqué, jeudi, le porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, Jens L?rke. Le responsable a précisé que 47.000 Palestiniens avaient cherché refuge dans 58 écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), tandis que 28.700 avaient cherché refuge auprès de leurs proches dans d’autres régions palestiniennes. Depuis le 13 avril dernier, la situation dans les territoires palestiniens a explosé à la suite des attaques de la police sioniste et des colons à El Qods occupée, en particulier contre la mosquée Al-Aqsa et ses environs, et le quartier « Sheikh Jarrah » (centre). La situation a gagné en tension le 10 mai dernier, lorsque l’occupation a lancé une agression au moyen d’avions de combat et d’artillerie lourde contre les Palestiniens dans la Bande de Ghaza, entraînant, jusqu’à jeudi matin, 230 morts dont 65 enfants et 39 femmes, en plus de 1.710 blessés, selon le ministère palestinien de la Santé dans la Bande de Ghaza. Du côté de la Cisjordanie, 28 Palestiniens, dont 04 enfants, ont été tués, et près de 7.000 autres blessés, y compris dans la ville d’El Qods, lors d’affrontements avec l’armée israélienne, au cours desquels des balles réelles et des bombes lacrymogènes ont été utilisées pour disperser les Palestiniens.
