Bouhadjar (El Tarf). Plusieurs oueds en crue et des chaussées couvertes d’eau

Il a suffi de moins de trois heures pour que l’ensemble des localités, faisant partie administrativement de la daïra de Bouhadjar, ait les pieds dans l’eau. En effet, ces précipitations importantes se sont abattues vendredi après-midi sur le chef-lieu de la daïra et ses environs. Des citoyens, âgés entre 60 et 70 ans, nous ont déclarés qu’ils n’ont jamais connu de telles pluies depuis leur existence. Ces pluies, accompagnées de grêlons d’une certaine dimension, ont inondées les routes même du chef-lieu, les immeubles situés à l’entrée de la ville et plusieurs quartiers. Ces pluies ont en outre touché plusieurs autres localités qui font partie de cette daïra, à l’image d’Oued Zitoun au Sud-Est, Seliane à l’Est, pas loin de la frontière algéro-tunisienne. La route qui mène vers le Hammam naturel de cette localité est fermée à la circulation. Les oueds, sortis de leurs lits, ont couvert les chaussées, en particulier «Oued Boutebn». Deux enfants, âgés de 07 ans de la commune de Oued Zitoun, ont été sauvés d’une mort certaine par les éléments des sapeurs-pompiers de Bouhadjar, mis à rudes épreuves. Ces derniers ont lancé un appel demandant aux citoyens de rester chez eux car les pluies sont d’une rare violence. L’intervention au moment opportun des sapeurs-pompiers a été saluée par les habitants. Aucune victime n’a été signalée. Enfin, les 82 sinistrés recensés de cette catastrophe naturelle ont été relogés par les autorités, en application des instructions du Président. Juste après la catastrophe, le chef de daïra, accompagné de ses collaborateurs, en particulier ceux qui ont mission d’intervenir sur le plan technique, ainsi que le président d’APC et quelques membres du conseil communal, se sont rendus sur les lieux du sinistre, causé par les intempéries tardives. Ces dernières ont arraché par ailleurs des arbres bloquant la seule chaussée qui relie la localité de Séliana à Bouhadjar. Les oueds ont tous débordé, vu la violence des pluies. Les entrepreneurs de la région se sont portés volontaires, en mettant en œuvre leurs matériels de travaux publics au service de la population dont plusieurs maisons ont été isolées. Le chef de daïra a donné instruction afin de dégager le chemin qui mène vers la localité afin de la désenclaver et de procéder au curage d’oueds, en dégageant les branches d’arbres qui obstruent le passage des eaux. Des décisions ont par ailleurs été prises afin de pouvoir porter aide et assistance aux personnes qui ont été sérieusement touchées par les inondations. Les autorités locales ont entamé, dès la matinée de samedi, l’opération des dégâts causés par les précipitations. Enfin à signaler que le stress hydrique s’est complètement éloigné pour cette saison. En effet, les affluents des trois barrages opérationnels à travers la wilaya, deux dans la commune de Bougous, une commune frontalière, ont reçu un apport en eau suffisant au point d’enregistrer un remplissage de plus de 90% pour les barrages de Bougous, dans la daïra d’El Tarf et moins de 60% pour celui de la commune de Cheffia, dans la daïra de Bouteldja. Ce dernier connaît un léger mieux après les précipitations enregistrées vendredi après-midi, à Bouhadjar, au Sud-Est du chef-lieu de wilaya. Un barrage qui nécessite plus d’eau, du fait qu’il alimente des communes de la wilaya d’El Tarf (daïra de Bouhadjar), une partie des communes de la wilaya d’Annaba, sans oublier l’alimentation en eau industrielle de l’ex-SNS. L’oued Damous a connu deux crues en moins d’une semaine, un affluent potentiel pour le barrage de Bounamoussa. Les pluies d’arrière-saison sont bénéfiques à plus d’un titre pour le remplissage des barrages et pour mettre à l’aise les gestions des ressources en eau après une sécheresse qui aura duré durant les trois dernières saisons «saison d’été, d’automne et du printemps».