Les mesures, notamment économiques, concernent aussi neuf haut gradés et le président de la commission électorale, en raison de son rôle dans l’annulation des élections. La réaction se veut ferme. Alors que les manifestations continuent en Birmanie, l’Union européenne (UE) a sanctionné, lundi 22 mars, le chef de la junte au pouvoir, le général Min Aung Hlaing, ainsi que neuf des plus haut gradés des forces armées et le président de la commission électorale. Les sanctions consistent en une interdiction de se rendre ou de transiter par l’UE et un gel de leurs avoirs au sein de l’Union. L’UE réagit ainsi « au renversement illégitime du gouvernement démocratiquement élu et à la répression brutale exercée par la junte contre des manifestants pacifiques », expliquent les ministres des affaires étrangères dans leur déclaration. Depuis le coup d’Etat du 1er février qui a renversé la dirigeante civile Aung San Suu Kyi, plus de 2 600 personnes ont été arrêtées et quelque 250 tuées, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP). Le bilan des victimes pourrait être plus lourd, souligne cette organisation locale de défense des droits de l’homme. «L’UE continuera d’examiner toutes les options stratégiques dont elle dispose, y compris des mesures restrictives supplémentaires envers des entités économiques détenues ou contrôlées par l’armée en Birmanie», ont averti les ministres. Outre Min Aung Hlaing et son adjoint, Soe Win, sont visés huit militaires de premier plan, ainsi que Thein Soe, le nouveau président de la commission électorale birmane, «en raison de son rôle dans l’annulation des résultats des élections de 2020», ont encore précisé les ministres. L’UE a également adopté une modification du régime de sanctions, créé pour la Birmanie en 1996, afin de pouvoir sanctionner des entités économiques. De telles mesures pourraient être décidées «en avril», a-t-on précisé de source diplomatique. Le nouveau dispositif s’ajoute aux sanctions déjà prises depuis le coup d’Etat comme «la suspension de l’aide financière versée au gouvernement» et le «gel de toute assistance aux organismes gouvernementaux qui peuvent être considérés comme légitimant la junte».

FILE PHOTO: Myanmar Military Chief General Min Aung Hlaing (R) and Mahn Win Khaing Than, speaker of Upper House of Parliament, attend an event marking the 69th anniversary of Martyrs' Day at the Martyrs' Mausoleum dedicated to the fallen independence heroes, including General Aung San, father of Myanmar's government leader Aung San Suu Kyi, in Yangon July 19, 2016. REUTERS/Soe Zeya Tun/File Photo