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Birmanie. La junte libère plus de 23.000 prisonniers, la mobilisation se poursuit

La junte au pouvoir en Birmanie a procédé à une amnistie massive de prisonniers vendredi, une pratique courante lors de dates importantes du calendrier. Parmi les plus de 23 000 détenus libérés, une cinquantaine sont étrangers. Cette annonce survient après des arrestations, ces derniers jours, visant des proches de la cheffe déchue du gouvernement Aung San Suu Kyi et des responsables électoraux. Les militaires au pouvoir en Birmanie depuis le coup d’Etat du 1er février ont ordonné la libération de plus de 23 000 prisonniers vendredi 12 février. Les amnisties massives de prisonniers afin de vider les établissements surpeuplés sont courantes et généralement effectuées lors de dates importantes du calendrier birman. Ce vendredi est un jour férié dans le pays. « Le Conseil d’administration de l’Etat […] a levé la punition de 23 314 prisonniers détenus dans les prisons, centres de détention et camps », est-il annoncé dans les colonnes de l’organe d’Etat Global New Light of Myanmar, en utilisant le terme officiel pour désigner le gouvernement militaire birman. Un autre encart indique que 55 prisonniers étrangers seraient également libérés. Les deux ordres ont été signés par le chef de la junte, le général en chef de l’armée Min Aung Hlaing. Aucun autre détail sur les prisonniers libérés n’a été donné dans l’annonce. 241 personnes sont en détention depuis le coup d’Etat du 1er février qui a renversé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi, d’après une ONG d’aide aux prisonniers politiques. Parmi elles, des responsables locaux, des députés, des membres de la commission électorale, des activistes. La peur des représailles est dans tous les esprits. Mardi, la police a tiré sur des manifestants, faisant plusieurs blessés dont deux graves. Une jeune femme, qui a reçu une balle dans la tête, est dans un état critique. Malgré cela, les Birmans continuaient à descendre dans la rue vendredi pour exiger la libération des personnes détenues, la fin de la dictature et l’abolition de la Constitution de 2008, très favorable à l’armée. A Rangoun, la capitale économique, des joueurs professionnels de football et des supporters défilaient, arborant un maillot rouge aux couleurs de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi. « Rejetons la dictature ! », pouvait-on lire sur leur banderole. « N’allez pas au travail ! », « Notre révolte doit réussir ! », scandaient des centaines d’enseignants à Miek (sud), tandis que dans la capitale administrative, Naypyidaw, des manifestants sur des deux-roues klaxonnaient et faisaient le salut à trois doigts qui est un signe de résistance. Policiers, contrôleurs aériens, enseignants, professionnels de santé, un nombre important de fonctionnaires se sont aussi mis en grève. Le chef de la junte, Min Aung Hlain, les a mis en garde jeudi soir, leur ordonnant de reprendre le travail. « Incités par des personnes peu scrupuleuses, certains membres du personnel de la fonction publique n’ont pas rempli leurs fonctions », a écrit le général dans un communiqué, avertissant que « des actions efficaces seront prises ».

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