L’Agence internationale de l’énergie «AIE» estime que la prolongation des coupes volontaires de production de pétrole par l’OPEP+ jusqu’à la fin de l’année entraînera un important déficit sur le marché au quatrième trimestre. Cette décision intervient alors que l’OPEP et ses alliés ont déjà commencé à réduire leur offre en 2022 pour soutenir les prix du pétrole. Le prix du baril de Brent a récemment dépassé les 90 dollars pour la première fois cette année suite à l’annonce de l’Arabie saoudite et de la Russie de prolonger les réductions de production jusqu’à la fin de 2023. Jusqu’à présent, la réduction de l’offre de l’OPEP+ de plus de 2,5 millions de barils par jour depuis le début de l’année a été compensée par une production accrue d’autres pays producteurs non membres de cette alliance, tels que les États-Unis, le Brésil et l’Iran, comme le souligne le rapport mensuel de l’AIE. «Mais à partir de septembre, la perte de production de l’OPEP+ entraînera un déficit important de l’offre au cours du quatrième trimestre», a déclaré l’agence. Les analystes de Bank of America Global Research ont déclaré que le maintien par l’OPEP des réductions actuelles de l’offre jusqu’à la fin de l’année, associé à une demande positive en Asie, pourrait faire passer les prix du Brent au-dessus de 100 dollars le baril avant 2024, relaye Reuters. Selon le dernier rapport mensuel de l’OPEP, la demande mondiale augmentera de 2,25 millions de barils par jour en 2024, légèrement en dessous de la croissance prévue de 2,44 millions pour l’année 2023. Ces prévisions restent inchangées par rapport au mois précédent. Dans son rapport mensuel publié mardi, l’OPEP a estimé qu’au quatrième trimestre, la demande pourrait dépasser l’offre de brut de 3,3 millions de barils si la «production potentielle de l’OPEP se maintient à 27,5 millions de barils par jour», son niveau d’août, note Tamas Varga, de PVM Energy. «Un épuisement quotidien des stocks de plus de 3 millions de barils par jour, s’il s’avère exact, représente le plus grand déficit de l’offre mondiale depuis 16 ans», souligne l’analyste.