Un quinquagénaire a tenté de mettre fin à ses jours, en essayant de se jeter du haut de la place Gueydon. Selon la cellule de communication de la direction de la Protection civile de la wilaya de Béjaia, « les secours de l’unité principale de Béjaia, appuyés par les éléments de la sûreté nationale, ont sauvé un homme d’une cinquantaine d’années qui voulait se jeter du dernier niveau de la place du 1er Novembre (ex-place Gueydon)». «Cette tentative a eu lieu vers 07H10 de matin et cet homme qui a tenté de se donner la mort, se trouve au CHU de Béjaia et hors de danger», a-t-on appris de la même source. Le suicide, voila un phénomène qui prend des proportions alarmantes à Béjaia et qui a enregistré, durant l’année passée, 106 tentatives. C’est un phénomène qui devient de plus en plus inquiétant dans cette wilaya. Le bilan macabre, dressé par les différents services de sécurité, fait état de plus de 80% des suicidés qui donnent la mort par pendaison. A Béjaia ville, la place du 1er Novembre (ex-place Gueydon), haute d’une quarantaine de mètres, située au centre-ville de Béjaia, reste la plaque tournante des désespérés. Cette place est connue pour être, de tous les temps, le lieu des désespérés au point où des associations se sont élevées pour demander à la commune de Béjaia de placer des barrières de protection et de sécurité sur cette place qui offre une vue superbe sur la mer. La propagation de ce phénomène est due, selon les spécialistes de la question, à «l’implosion des pathologies psychosociales et à la prévalence des troubles mentaux». En l’absence d’horizons meilleurs et face à la précarité de la vie, le suicide devient ainsi une échappatoire pour se soustraire à des situations qui sont intenables et aux mêmes spécialistes d’évoquer aussi d’autres cas de suicide liés aux échecs professionnels et aux déceptions sentimentales. Partant du principe que le suicide est une échappatoire qui met fin aux souffrances et angoisses, les spécialistes de la question recommandent une prise en charge des cas fragiles en leur facilitant la tâche pour une meilleure intégration sociale. Ils recommandent aussi d’éviter l’isolement qui mène à coup sûr vers l’irréparable et de favoriser le dialogue surtout au sein du milieu familial et éducatif. «Ce phénomène n’est pas propre seulement à la Kabylie, mais touche toutes les régions du pays», croit-on savoir des spécialistes de la question, au niveau de la direction de la santé de la wilaya. Nos interlocuteurs relèvent aussi que «les chiffres du suicide en Algérie sont en deçà de la réalité», en tenant à préciser que «le suicide est toujours considéré comme un tabou et plusieurs cas ne sont pas officiellement déclarés, notamment quant il s’agit de sexe féminin». Alors, pour quand une étude sérieuse sur ce phénomène et un plan d’action pour agir?
