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Bejaïa. Djamel Allam, une œuvre plurielle à interroger

Djamel Allam, une œuvre plurielle à interroger est un le thème du colloque national de deux jours (12 et 13 septembre) qu’a abrité l’université Abderrahmane Mira de Bejaïa. L’initiative est du centre de recherche en langue et culture amazighes en hommage à l’artiste disparut le 15 septembre 2018 et qui a laissé, de l’avis des organisateurs, « à la postérité une œuvre, d’une douzaine d’albums, qui s’offre à la critique scientifique comme un « legs qui parlera pour lui » (Aït Menguellet). Cette rencontre, à laquelle ont pris part des chercheurs, s’intéresse à l’artiste qui a fait du multilinguisme un atout.
Il a fait partie de la deuxième génération des chanteurs algériens d’expression kabyle qui ont apporté un souffle nouveau à la chanson amazighe d’une façon générale, avec de nouveaux styles empreints de modernité et qui l’ont conduite vers l’universalité. « L’intérêt scientifique est à porter, entre autres points focaux, sur l’association entre l’âme traditionnelle kabyle et les influences anglo-saxonnes, les accents de folk, jazz et pop, et les sonorités chaâbi et raï », affirment les organisateurs au sujet de ce colloque, le premier du genre. Pour les spécialistes de la chanson et de la musique « le style de Djamel Allam se prête à l’analyse musicologique pour explorer les particularités du brassage interculturel et inter-musical ».
Les participant au colloque sont aussi unanimes à affirmer que l’œuvre de Djamel Allam, « comme toute œuvre musicale multidimensionnelle, est accessible à une recherche pluridisciplinaire qui inclut, outre la musicologie, la littérature et la sociologie, les approches ethnomusicologique, didactique, linguistique, sociolinguistique, sémio-linguistique, socio-didactique». D’autres spécialistes sont aussi catégoriques : La recherche n’exclut pas la performance sur scène de l’artiste, comme un éventuel autre niveau de création.
Djamel Allam, en 1967, alors qu’il était machiniste au théâtre du Gymnase à Paris, a rencontré de grands noms de la chanson française à l’image de Brassens, Georges Moustaki, Léo Ferré et Bernard Lavilliers.
En 1973, il sort son premier album « mara-d youghal » (Quand il reviendra), un de ses célèbres tubes qui sera largement plébiscité par les médias et le public. Suivront d’autres albums dont « les rêves du vent » en 1978, « Si Slimane » en 1981 et quatre ans plus tard « Salimo ». En 2001, avec la complicité du compositeur Safi Boutella, il sort « Gouraya », autre album qui a rencontré un franc succès en Algérie et en France, notamment.
Il s’est produit sur de nombreuses scènes en Europe et en Amérique, et reste, pour les mélomanes, celui qui a donné avec d’autres artistes, une large audience à la chanson kabyle moderne à l’étranger. Pour célébrer les 40 ans de carrière de Djamel Allam, l’Office national des droits d’auteur et droits voisins (Onda), avait organisé en novembre 2018 à Bejaïa, sa ville natale, un gala en hommage au chanteur, malade, mais qui était présent malgré de « sérieux » problèmes de santé. De grands noms de la chanson kabyle comme Boudjemâa Agraw et Brahim Tayeb ont déroulé une partie de son riche répertoire, décliné à l’occasion en présence de l’artiste, icône de la culture algérienne.
Dans le cinéma, Djamel Allam a réalisé « Banc public », un court métrage sorti en 2012 et couronné de plusieurs distinctions en Algérie.

À propos Hocine Smaali

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