L’investissement à Béjaia connaît, ces derniers jours, un intérêt particulier des autorités dont un comité de suivi des projets en souffrance. L’exécutif de la wilaya de Béjaïa multiplie aussi des sorties sur le terrain pour superviser de visu l’état des zones industrielles et d’activités que compte la wilaya. Ainsi, plusieurs zones d’activités ont été créées notamment à El Kseur, Seddouk et Beni Mansour. Cette dernière qui s’étend sur une superficie de 175 hectares, occupe une position géographique stratégique de par sa proximité à l’autoroute Est-Ouest, de la pénétrante autoroutière Bejaia-Ahnif et de la voie ferrée. Elle permettra aux opérateurs de rallier en un temps record la gare ferroviaire de Beni Mansour. Elle est située aussi à proximité des routes nationales 26 et 05 et du chemin de wilaya A42. Il convient de souligner que cette nouvelle zone sera d’un apport particulier pour l’investissement dans la wilaya de Béjaia. « La mise en place du comité de suivi des projets en souffrance permettra de relancer l’investissement dans cette wilaya qui a un grand potentiel économique», nous dira un investisseur de la ZAC d’Akbou qui nous fait savoir que plusieurs dossiers d’investissement ou d’extension pour les entreprises déjà en activité, ont souffert dans le passé». Notre interlocuteur nous cite «les lenteurs administratives et bureaucratiques, soulevées par les opérateurs de la région » et préconise pour la relance de l’investissement local «les facilitations aux porteurs de projets et aux créateurs de richesses et d’emplois et aussi par la levée des lenteurs dans le traitement des dossiers». La relance de l’investissement est tant espérée dans cette wilaya dont les potentialités ne sont pas à démontrer, mais seulement beaucoup d’obstacles ont freiné cette relance qui font que « même s’il y a intention d’investir, le problème d’implantation des projets demeure toujours du moment que les terrains à vocation industrielle se font de plus en plus rares », ne cessent de souligner les représentants du patronat à Béjaia. Concernant ce volet, il y a lieu de rappeler qu’au temps du CALPI, des centaines de terrains, octroyés spécialement pour la réalisation de projets d’investissement, ont servi plutôt à la spéculation foncière et revendus à des milliards, ce qui pousse certains de ces investisseurs, relayés par les élus locaux, à demander justement une commission d’enquête sur ces terrains qui ont perdu leurs vocations initiales. Outre les zones d’activités existantes, les initiatives de lancement de nouvelles zones butent aux problèmes de viabilisation et l’implantation des projets dans ces zones est devenue impossible compte tenu des difficultés liées à l’accès aux terrains sans assainissement et viabilisation. «C’est une situation identique dans pratiquement toutes les zones», relèvent certains opérateurs rencontrés qui nous énumèrent d’autres difficultés liées aussi «aux lenteurs dans les financements et les traitements des dossiers, surtout par les banques», qui engendre des surévaluations importantes et des surplus de coût pour les projets à lancer. Sur un autre chapitre, les investisseurs étrangers «préfèrent nouer des relations avec des importateurs algériens pour réaliser uniquement des opérations de revente en l’état», nous révèlent les opérateurs de Béjaïa que nous avons rencontrés. «De tels réflexes portent bien sûr gravement préjudice à la production locale; à cela, bien entendu, vient s’ajouter l’anarchie constatée dans le commerce où l’informel a pris le pas sur le commerce légal», nous fait-on encore savoir, en relevant au passage à la dure difficulté à éradiquer l’informel qui a pignon sur rue, pas uniquement à Béjaïa mais aussi à travers le territoire national, ce qui fausse bien sûr toute logique d’intention d’investir. Les opérateurs économiques ne cessent d’évoquer, à chaque occasion, le phénomène de fermeture de routes auxquelles recourent les citoyens pour se faire entendre et qui touche pratiquement les grands axes routiers, pénalisant fortement les usagers dont des camions de transport de marchandises des entreprises et du port de Béjaia. Des opérateurs qui ont, de cesse, alerté l’opinion publique sur les conséquences désastreuses des fermetures de routes qui se répercutent sur la santé financière des entreprises. Par ailleurs, plus de 30 opérateurs économiques ont pris part, à la maison de la culture de Béjaia, au Salon des exportations ouvert mercredi dernier. «Ce Salon se veut un espace de rencontres et d’échanges entre les promoteurs locaux et les institutions spécialisées dans le créneau dont les douanes, les prestataires de services, les incubateurs de start-up et les organismes spécialisés dans l’acte d’exportation, à l’instar de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) et de la Compagnie algérienne d’assurance de garantie des exportations (Cagex)», nous dira un organisateur qui nous rappelle l’objectif de ce Salon qui vise entre autres à «faire le point sur les voies et moyens de renforcer les capacités locales voire nationales en matière d’exportation». A Béjaia, plusieurs opérateurs locaux ont déjà une expérience dans l’exportation des figues sèches, de l’huile d’olive et de la caroube; une wilaya leader aussi en matière de production dans l’agroalimentaire. Rappelons que la figue de Beni Maouche a été labellisée dans le cadre du programme d’appui à la mise en œuvre de l’accord d’association Algérie-Union Européenne. Un processus de labellisation de la figue de Béni Maouche, financé par l’Union européenne, a duré trois années. Durant cette période, le type de commercialisation adéquat de la figue a été étudié dont le processus relatif au traitement, au conditionnement et à la distribution. L’aboutissement maintenant de ce processus a donné des ailes à la figue algérienne qui commence à pénétrer le marché mondial.
