Par Hocine Smaâli
La wilaya de Bejaïa accuse un retard énorme dans la livraison de logement tous types confondus pour diverses raisons. Ainsi, ce sont 8800 logements sociaux, répartis à travers le territoire de la wilaya, dont les travaux sont achevés, mais non encore attribués aux bénéficiaires pour «des raisons liées en majorité au problème de raccordement de ces cités au réseau Gaz et Électricité». Ce qui a été révélé, hier, lors d’une réunion de travail, tenue au siège de la wilaya, pour examiner en détail la situation du programme de logement lancé à travers la wilaya. Les responsables du secteur en charge de ce dossier « ont été instruits par le wali afin d’accélérer les travaux en cours pour permettre aux bénéficiaires d’occuper leur logement dans les meilleurs délais », a-t-on appris de la Cellule de communication de la wilaya de Bejaïa. Par ailleurs, la wilaya de Bejaïa reste l’une des rares wilayas dont le programme de logements AADL n’est pas toujours achevé à ce jour. « Une situation insoutenable pour cette association qui défend des milliers de souscripteurs qui attendent leur logement depuis l’année…2001», nous dira un responsable de l’association des souscripteurs qui dénonce « le retard mis dans la livraison de ces logements». Pour cette association « El Amel » des souscripteurs, « tous les chantiers au niveau des différents sites du même projet Aadl, butent sur des contraintes techniques et bureaucratiques », dénonçant par-là « une bureaucratie propre à la wilaya de Bejaïa ». A cela, s’ajoute aussi «le retard mis dans la pose du bitume et l’achèvement des travaux de la voirie et des autres réseaux», constate encore cette association qui appelle à «accélérer les travaux d’alimentation du site en énergie électrique, en gaz et en eau potable pour la livraison des logements attendus depuis plus 19 années maintenant». « Notre wilaya est sûrement la seule qui a fait objet de marginalisation au niveau des différents projets», nous dira un souscripteur qui constate aussi « un grand laisser-aller de la part des autorités locales vis à vis des projets Aadl 2-2013».
«Ils ont failli avec les souscripteurs Aadl1 et là ils veulent recommencer avec nous », affirment les membres de l’association Aadl 2 qui n’écartent pas, eux aussi, le recours à la protestation de rue pour exprimer leur refus suite à « l’indifférence des autorités locales qui (nous) prennent en otages depuis 2013 ». Il faut dire que les travaux de réalisation du programme de logement vont à pas de Tortue à Bejaïa et le programme Aadl reste le plus long de ces programmes qui ne voit pas encore le jour. Les souscripteurs à ce type Aadl sont en colère et pour cause, ils ont pris leur mal en patience, certains d’entre eux, depuis l’année 2001. Ils attendent leur logement, pour ceux qui se sont inscrits au programme 2001, depuis 19 années. Le retard est dû aux problèmes multiples dont la bureaucratie et l’inertie des responsables locaux dans la gestion de ce dossier. Concernant ce type de logements, les autorités ont réitéré, à chaque fois, l’engagement de l’Etat à satisfaire tous les demandeurs en insistant sur le respect des délais de réalisation et la levée des contraintes. Les travaux de viabilisation du site sont lancés certes, mais beaucoup de contraintes bloquent encore la réalisation de ce projet. Ces logements sont prévus au nouveau pôle urbain Ighzer Ouzarif, situé dans la commune d’Oued-ghir. Ce nouveau pôle urbain d’Oued-Aghir sera la future nouvelle ville de Bejaïa, prévue initialement sur le plateau de Sidi Boudrahem, au chef-lieu de la commune de Bejaïa, mais a été délocalisée après avoir déclaré que ce site est « inconstructible » par une commission technique du Ministère de l’habitat. Plus de 16000 logements, tous types confondus, sont prévus dans le nouveau Pôle urbain Ighzer Ouzarif, situé dans la commune d’Oued-Ghir. Il faut rappeler que ce nouveau pôle d’Ighzer Ouazarif, où sont implantés les logements de type Aadl, s’étend sur une zone de 200 hectares, où seront aussi implantés les programmes d’autres types de logements (LPA, social…), et des infrastructures d’accompagnements (écoles primaires, CEM, Lycées, unité de la Protection civile, sûreté urbaine, complexe sportif de proximité, une médiathèque et une mosquée).