Pire année financière pour le transport aérien en 2020. Elle risque même d’entrer dans les “records Guinness”. L’Association internationale du transport aérien crie son désarroi. Quand est-ce que les avions pourront-ils décoller de nouveau, s’interroge-t-on. Des compagnies out jusqu’à, au moins le 4ème trimestre 2021, pour continuer à assurer leur fonctionnement. Elles survivent avec leur “argent de poche”. Mais au delà de cet échéancier qui leur sonne comme un glas, quel sera leur avenir ? “Il s’agit-là de l’année la plus longue mais la plus riche en controverses pour le transport aérien mondial et les pertes risquent de s’accumuler sans précédent”, avertit d’emblée l’Association internationale du transport aérien (AITA). Une certitude de dire que la Covid-19 retarde toujours la réouverture du ciel. En Algérie, à l’instar d’autres pays touchés par la “crise sanitaire”, les conséquences du Coronavirus sont lourdement et péniblement ressenties par les compagnies aériennes. Depuis mars, les compagnies aériennes prient chaque jour que Dieu fait, que soit levée la pandémie pour leur permettre de renouer avec leur service public qui va de mal en pis, suite à un net rétrécissement mondial de leurs chiffres d’affaires pour cause d’immobilisation temporaire, quoique longue de six mois, des avions au sol. Et les premières répercussions, notamment sur le plan financier, ne se sont pas fait prier pour remettre au grand jour le sort du transport aérien, de même que les difficultés “inextricables” auxquelles est aujourd’hui confronté ce secteur jadis vital et pourvoyeur de richesses à l’économie mondiale. Les nouvelles prévisions ont déjà de quoi augmenter la “peur” des compagnies aériennes dont certaines se disent au bord de la faillite, si “un plan de sauvegarde” des salaires et du fonctionnement ne leur était pas apporté” en urgence. Le chiffre d’affaires des compagnies aériennes chutera de plus de 60% en 2020 par rapport à 2019 pour atteindre 328 milliards de dollars, la pire année jamais vécue par le secteur terrassé par la crise du Covid-19, a annoncé, mardi, l’Association internationale du transport aérien (IATA). « La crise du Covid-19 a menacé la survie de l’industrie du transport aérien » et « les livres d’histoire retiendront 2020 comme la pire année financière » pour le secteur qui « a réduit ses coûts d’un milliard de dollars en moyenne par jour en 2020 et va continuer à accumuler des pertes sans précédent », a indiqué l’organisation qui regroupe 290 compagnies aériennes, à l’occasion de son assemblée générale. L’Iata prévoit des pertes nettes de 118,5 milliards de dollars pour le secteur en 2020, contre 84,3 milliards de dollars estimés en juin et des pertes nettes de 38,7 milliards pour 2021, là encore un chiffre plus bas que celui prévu en juin (15,8 milliards de dollars), avant l’émergence de la deuxième vague de Coronavirus. « Cette crise est dévastatrice et implacable », déclare le Directeur général de l’Iata, Alexandre de Juniac, cité dans un communiqué. « Les frontières doivent être rouvertes sans mesures de quarantaine pour que les passagers puissent à nouveau prendre l’avion. Les compagnies devraient continuer à puiser dans leurs liquidités au moins jusqu’au quatrième trimestre 2021, il n’y a donc pas de temps à perdre », ajoute M. de Juniac. L’Iata plaide avec force depuis des mois pour la généralisation de tests de dépistage pratiqué au départ des passagers pour éviter des mesures de quarantaine délétères pour le voyage à l’arrivée.
