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«Ali Boumendjel a été torturé puis assassiné par l’armée coloniale». L’aveu de Macron

La France “officielle” reconnaît ouvertement l’assassinat de Ali Boumedjel par l’armée coloniale, balayant d’un revers la thèse jusque-là du “suicide”. Cet aveu, cependant, passe-t-il comme une repentance? L’Algérie qui a célébré la Journée nationale du Chahid du 18 février, attendait de pied ferme, de la France, un “geste” incriminant les tortures et massacres infligés aux combattants et chouhadas durant la guerre de la révolution. Depuis la restitution par l’Algérie, un certain 3 juillet 2020, soit la veille de la commémoration de l’indépendance, de 24 crânes et restes mortuaires de glorieux résistants algériens de la guerre de “Zaatcha” dont ceux de Boubaghla à partir de la France et l’annonce de rapatriement d’autres crânes et restes mortuaires, les Algériens ont senti comme s’ils avaient été réhabilités avec leur mémoire celle de leurs ancêtres. Mais ce n’était qu’un prélude, étant donné que d’autres gestes nécessitaient. Depuis, d’aucuns estimaient parmi les spécialistes que les deux pays se dirigeaient vers l’accélération du processus de réhabilitation de la fonction mémorielle de l’histoire commune pour tourner la page et aller de l’avant. La sortie de Macron peut elle être considérée fortuite, inscrite dans cette optique? Pour les observateurs, le geste de Macron tombe à point nommé dans un contexte sécuritaire régional de surchauffe au niveau du Sahel. Ce geste intervient aussi au moment où l’Algérie a pointé des doigts des “menaces extérieures” de parties du Makhzen soutenues par des sionistes. Le pays a également réfuté la thèse selon laquelle il avait l’intention de mobiliser son armée dans des pays voisins, à la demande de parties étrangères. En plus, le président de la République, Abdelmajid Tebboune, a indiqué, lors de son dernier entretien avec les médias que la “position” de l’Algérie “était inchangée”. En clair, pas d’immixtion de l’armée dans les conflits”. Il a également assuré qu’il ne ferait rien “sans consulter” le peuple qui l’a élu. Depuis, une sorte de “pression” s’est abattue sur la tête de l’Elysée qui commence à sentir la “puissance” de l’Algérie sur la scène africaine et son poids. On peut supposer qu’en de telles circonstances, la France, par sa reconnaissance de l’assassinat de l’avocat Boumendjel, vient de franchir un pas dans le domaine de sa volonté de “normaliser” ses relations avec l’Algérie, devenues tendres depuis plusieurs mois de cela, mais force est de se demander s’il sera suivi par d’autres sachant que le contentieux des tortures est lourd? Le président français, Emmanuel Macron, a reconnu « au nom de la France » que l’avocat et dirigeant politique du nationalisme algérien, Ali Boumendjel, « a été torturé puis assassiné » par l’armée coloniale pendant la Guerre de libération nationale, a annoncé mardi soir la présidence française. « Aujourd’hui, le président de la République a reçu au palais de l’Elysée quatre des petits-enfants d’Ali Boumendjel pour leur dire, au nom de la France, ce que Malika Boumendjel (veuve) aurait voulu entendre: Ali Boumendjel ne s’est pas suicidé. Il a été torturé puis assassiné », a indiqué l’Elysée dans un communiqué. La reconnaissance par la France de l’assassinat d’Ali Boumendjel survient conformément aux préconisations de Benjamin Stora, dans son rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre de libération nationale. Selon l’Elysée, « ce geste de reconnaissance (…) n’est pas un acte isolé ». Le président français a exprimé aux petits-enfants d’Ali Boumendjel « sa volonté de poursuivre le travail engagé depuis plusieurs années pour recueillir les témoignages et encourager le travail des historiens par l’ouverture des archives (…) ». « Ce travail sera prolongé et approfondi au cours des prochains mois, afin que nous puissions avancer vers l’apaisement et la réconciliation », a-t-il promis. Il a estimé, à ce titre, que « regarder l’Histoire en face, reconnaître la vérité des faits, ne permettra pas de refermer des plaies toujours ouvertes, mais aidera à frayer le chemin de l’avenir ». Au cœur de la Bataille d’Alger, Ali Boumendjel fut arrêté par l’armée coloniale, placé au secret, torturé, puis assassiné le 23 mars 1957, a reconnu l’Elysée, soulignant que « Paul Aussaresses avoua lui-même avoir ordonné à l’un de ses subordonnés de le tuer et de maquiller le crime en suicide ». Originaire des Ath Yenni, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, Ali Boumendjel a laissé derrière lui son épouse, Malika, et quatre enfants âgés alors de sept ans à vingt mois : Nadir, Sami, Farid et Dalila. Né le 23 mai 1919, à Relizane, Ali Boumendjel, brillant écolier, s’est frayé sans mal une place sur les bancs de la faculté de droit d’Alger. C’est fort d’une culture ouverte, généreuse et humaniste, qu’Ali Boumendjel s’est engagé en politique, contre l’injustice du système colonial et pour l’indépendance de l’Algérie.

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