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Air Algérie: parlons-en

Notre compagnie aérienne nationale est-elle une entreprise comme les autres ? Non. Hacha les entreprises comme on dirait dans notre parler vernaculaire pour exclure l’irrationnel hors du périmètre de la raison. Lors de l’une de ses visites officielles en Algérie, un ancien directeur général du fonds monétaire international s’est fendu dans un ton de remontrance, à peine voilé, de ce qui avait tout l’air d’un rappel obligé à l’orthodoxie entrepreneuriale à l’adresse des dirigeants de l’époque et en particulier au ministre des finances: « une entreprise est faite pour créer des richesses pas pour en éliminer» L’inflexion de Michel Camdessus, c’est ainsi qu’il se nommait pour ceux qui ne s’en souviennent pas, ne laissa aucun doute sur la stupéfaction du 1er argentier du monde, à constater que les pouvoirs publics algériens soutenaient à fonds perdus des entreprises publiques dont les déficits financiers étaient abyssaux. L’idéologie du capitalisme n’entend pas de considérations sociales. Et ainsi vinrent par fournées entières les mises en dissolution anticipées et imposées des entreprises étatiques, donnant lieu de ce fait, au démantèlement du tissu industriel national et l’accaparement de ses marchés colossaux par des hordes de prédateurs qui gravitaient autour du pouvoir politique, une position qui leur facilitait le guet cupide et salivant. L’hécatombe avait pourtant épargné Air Algérie, une compagnie qui ignorait sciemment et du tout au tout l’ensemble des lois économiques universelles et des règles élémentaires de gestion managériale. Pourquoi ? Parce que d’entreprise, Air Algérie n’avait que le nom. Sa vocation et sa mission n’était pas la recherche de l’efficacité économique, cette notion ne figurait pas en tête de ses priorités, ni d’ailleurs dans le lexique qui est censé alimenter sa stratégie de développement sain et réel. Le fil conducteur de ses dirigeants successifs était plutôt de se maintenir dans les bonnes grâces des dirigeants, en leur transformant l’entreprise en un bien clanique, disponible à toute réquisition familiale formulée par les épouses, 1ères et 2èmes ainsi que les rejetons, pour les voyages d’agrément à l’œil. C’était aussi un moyen bien en main pour caser la jeune et jolie nièce de la cousine de la belle-sœur de la voisine de la femme de ménage, elle-même casée dans une agence qui pourrait se trouver à Balazuc en Ardèche ou à Badalucco en Patagonie. Qu’importe l’endroit pourvu qu’on crée pour les copains des copains des postes grassement rémunérés en devises sonnantes et trébuchantes.

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