Les nouvelles cités, principalement à l’Est d’Oran, ont du mal à s’arrimer à la modernité et aux normes environnementales. Tout se passe comme si les citadins transportaient leurs douars dans les villes. L’occupation de l’espace urbain se fait prioritairement sur une base sociologique. Haï En Nour, El Yasmine et dans d’autres cités nouvellement réalisées par l’Etat, dans le cadre de la résorption de ces poches de bidonvilles, qui se sont spontanément constituées et occupées par les habitants du vieux bâti, ont créé une véritable enclave rurale en pleine modernité urbaine. Une partie de cette communauté a recréé le douar en pleine ville; les façons de faire, de vivre, de se comporter ne sont pas restées où elles étaient avant, elles ont aussi migré en ville. On retrouve ainsi des porcheries et des poulaillers en pleine cité. Des résidents principalement ceux qui occupaient les appartements du rez-de-chaussée des immeubles, n’ont pas trouvé mieux que de squatter carrément au grand jour les espaces verts pour en faire des jardins potagers. Le moindre espace vide est affecté à la pratique de la culture vivrière et plusieurs jeunes et pères de famille n’ont rien trouvé de mieux à faire que de clochardiser ces cités, tout en investissant dans le commerce informel et en y dressant des dizaines de lieux de commerce à l’aide de tôles et autres objets de fortune, dénaturant ainsi toutes les cités. Faute de suivi rigoureux des responsables locaux, plusieurs jeunes sont passés à l’acte en envahissant tous les coins et recoins des cités. La bêtise humaine a franchi tous les seuils de l’entendement. En plus de la bidonvilisation des nouvelles cités, le vandalisme et les actes de sabotage ont atteint leur apogée. Ainsi, tous les espaces verts et aires de jeux, embellissant ces groupements, ont été dégradés. Cela s’illustre aussi par l’absence des services concernés qui se sont éclipsés dès qu’ils ont emboîté plusieurs milliers de familles dans leurs nouvelles habitations, ayant coûté des budgets colossaux. Comme si la problématique réside au niveau du relogement.
