Abolhassan Banisadr aura passé une grande partie de sa vie en exil. Le premier président de la République islamique d’Iran est mort samedi à Paris à l’âge de 88 ans. Il s’était réfugié en France après sa destitution en 1981. «A la suite d’une longue maladie, Abolhassan Banisadr est mort samedi à l’hôpital» de la Pitié-Salpêtrière, a indiqué l’agence officielle iranienne Irna, citant une source proche de l’ancien chef d’Etat. Banisadr fut un proche du fondateur de la république islamique, l’ayatollah Khomeyni, avant de tomber en disgrâce et d’être forcé à l’exil. Sa famille en France a réagi dans un communiqué: «Nous voudrions informer le peuple honorable d’Iran et tous les militants de l’indépendance et de la liberté que le président élu du peuple iranien après la révolution de 1979, qui a également défendu les libertés, Abolhassan Banisadr, est décédé (…) après un long combat contre la maladie». «Banisadr pensait apparemment être la figure la plus instruite et la plus astucieuse dans le jeu de pouvoir en Iran à l’époque, mais les événements ont montré que ces affirmations avaient peu à voir avec la réalité», a affirmé sur les réseaux sociaux, Ahmad Zeidabadi, un journaliste écrivant dans la presse réformiste. Pour leur part, les ultraconservateurs se déchaînent sans surprise contre lui, le présentant comme «un ennemi». «Au cours des 40 dernières années, Banisadr a été actif contre la nation iranienne», affirme ainsi l’agence Fars. Le quotidien Javan va dans le même sens. «Le premier président iranien qui a fui le pays après avoir été évincé du commandement des Forces armées et de la présidence (…) collaborait avec les opposants en France contre le peuple iranien ces dernières années».