A quelques jours de la tenue du 14ème congrès de l’UGTA. Défis, rumeurs et tractations

Par Nadira FOUDAD

Le SG par intérim de la Centrale syndicale, a tenu, hier, une réunion de travail à l’institut de formation de l’UGTA à El Achour, à Alger, pour mettre les bouchées doubles en prévision du 14ème congrès prévu du 20 au 22 Mai à Alger. La Centrale est à pied d’œuvre pour rétablir les syndicalistes exclus et ce pour assurer la cohésion de l’Union. En dépit de nos insistances auprès des responsables syndicaux, le lieu du congrès n’a pas encore été arrêté.
En sus et eu égard aux événements qui prévalent actuellement et les rumeurs colportées par certains syndicalistes sur la nomination d’un futur SG, il nous a été impossible d’échanger quelques propos avec l’actuel intérimaire qui semble être au four et au moulin pour mettre un bémol aux supputations. A ce titre, ce prochain congrès serait, selon les responsables au niveau de la maison « Abdelhak Benhamouda », une occasion pour les délégués syndicaux de débattre des défis actuels et de formuler en substance, des stratégies pour faire face à ces défis (…). Le congrès permettrait, par ailleurs, de renouveler les mandats des membres du bureau national de l’UGTA et de choisir les nouveaux membres. Nos sources, par contre, avertissent contre certaines tractations de coulisses et sur les tenants et aboutissants de ce grand événement syndical. Selon nos interlocuteurs qui ont requis l’anonymat, ce congrès extraordinaire, selon la version officielle, est spécialement conçu pour la révision des statuts de la Centrale syndicale et non pas pour élire un SG. Le principal grief retenu contre les responsables syndicaux est sans doute leur précipitation à mettre de l’ordre dans la maison avant la tenue de la cession du BIT, au mois de juin prochain, puisque l’UGTA est membre du Conseil de cette organisation internationale du travail basée à Genève. Devant cette pression et cette épée de Damoclès qui risque de s’abattre sur les responsables syndicaux, l’urgence est de pallier à ce dysfonctionnement devant l’opposition farouche des syndicats autonomes qui prendront part à cette rencontre du BIT. Nos sources s’interrogent sur ces pratiques des responsables syndicaux à quelques encablures de la tenue de ce congrès au lieu d’une révision des statuts et leur enregistrement auprès de la base syndicale et au lieu de nommer in-extremis des délégués pour tenir ce congrès. La section syndicale de Djelfa compte bien annoncer la couleur.
A l’Ouest du pays, Hamou Touahria a tenu une rencontre à Tlemcen pour la réhabilitation des syndicalistes et l’installation de Souad Baroudi en tant que SG de l’Union de wilaya de Tlemcen. Lors de son passage dans cette wilaya, il a fait une déclaration devant les présents, toujours selon notre source, où il a insisté sur l’impérative réhabilitation de tous les syndicalistes qui ont été suspendus par l’ancien SG déchu Abdelmadjid Sidi Saïd, actuellement incarcéré à la prison d’El Harrach. L’intérimaire rappelle devant les syndicalistes de l’Ouest que les suspensions et licenciements des syndicalistes sont des pratiques courantes dans de nombreuses entreprises et secteurs liés à l’UGTA (…). « Ces pratiques sont souvent utilisées pour punir les travailleurs qui osent revendiquer leurs droits ou qui s’opposent à des pratiques injustes de la part de l’employeur ». Du pain sur la planche pour Touahria qui, selon ces mêmes sources syndicales, aurait insisté sur la nécessité de la récupération de tous les syndicalistes suspendus ou licenciés par l’ex-SG Sidi Saïd dans la perspective d’assurer leur réintégration, leur réhabilitation et partant restaurer la légitimité des syndicats et enfin garantir que les travailleurs soient représentés de manière juste et équitable à toutes les prises de décisions. Cependant, il a également été noté que les syndicalistes suspendus de l’Union de wilaya d’Alger sont toujours en attente de leur réhabilitation. L’intérimaire a assuré que leur situation est prise en considération pour faire valoir leurs droits au niveau de l’Union.